Les inquiétudes autour des capacités d'espionnage des communications via les antennes et équipements réseau Huawei, portées par les accusations des Etats-Unis, ont conduit plusieurs gouvernements européens, dont la France, à prendre des mesures pour renforcer la surveillance.

Si le groupe chinois n'est pas nommément cité, les autorités ont fait en sorte d'exclure ses équipements des infrastructures sensibles (notamment pour la 5G) et d'organiser sa sortie du marché télécom d'ici la fin de la décennie.

Tout démonter d'ici 2028

Cela vaut aussi pour les équipements 4G déjà installés depuis des années. Les opérateurs SFR et Bouygues Telecom, ainsi que Free dans un moindre mesure (mais qui aurait vu vouler installer des antennes Huawei pour sa 5G), doivent donc remplacer les antennes Huawei par celles d'acteurs certifiés comme Nokia ou Ericsson.

De son côté, Orange, en tant qu'opérateur historique à multiples casquettes dont certaines particulièrement sensibles pour les intérêts nationaux, n'a pas d'équipements Huawei.

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Les opérateurs concernés ont assez mal digéré le fait que le coût de ces opérations soit à leur seule charge. Après tout, Huawei a été considéré comme un équipementier télécom comme un autre pendant des années, jusqu'à ce coup d'arrêt brutal.

SFR et Bouygues Telecom ont fait valoir que ce changement des règles du jeu constitue une perturbation dans le jeu de la concurrence et un désavantage économique face aux opérateurs qui ne sont pas ou moins impactés.

L'Etat avait déjà dit non

Le gouvernement avait pourtant fait savoir qu'il n'y aurait pas d'indemnisation des opérateurs pour le démontage des antennes Huawei à la suite des décisions de sécurité prises en 2019.

Ce qui n'empêche pas SFR et Bouygues Telecom de continuer à réclamer un dédommagement pour les milliers d'antennes à remplacer. Selon L'Informé, les deux opérateurs ont saisi le tribunal administratif de Paris et attaquent l'Etat en réclamant des centaines de millions d'euros de compensation.

Auront-ils plus de chance dans cette nouvelle requête que dans les précédentes, rejetées jusqu'à présent ? Difficile à dire mais ils pourraient s'appuyer cette fois sur une décision du Conseil d'Etat laissant entrevoir la possibilité d'une indemnisation, toujours d'après L'Informé.

Source : L'Informé