En activité depuis 1990, le téléscope spatial Hubble commence à accuser son grand âge et voit ses composants s'abîmer et cesser de fonctionner les uns derrière les autres.

Au mois de mai, il a perdu l'usage d'un des six gyroscopes de pointage, ne lui en laissant que deux encore en fonctionnement. La NASA a procédé à une série de tests pour tenter de le débloquer, ce qui avait réussi précédemment, mais le dispositif semble bien cette fois hors d'usage.

La question de l'organisation d'une mission de maintenance a pu se poser mais, étant donné que la fin de vie du téléscope spatial est programmée pour le milieu des années 2030 et au vu du coût potentiel d'une telle opération, l'agence spatiale américaine a décidé de passer au plan de la dernière extrêmité : continuer de faire fonctionner le téléscope spatial Hubble avec un seul gyroscope, le deuxième encore en état servant de secours quand ce dernier sera à son tour inopérant.

Un gyroscope sur six pour fonctionner

De cette manière, la NASA peut encore espérer faire fonctionner Hubble durant plusieurs années, même si ce sera en mode dégradé. Ce fonctionnement en mode "'single gyro " aura des conséquences sur sa capacité à pointer vers les cibles à observer et sur le temps de réglage d'une cible à une autre.

Hubble

Selon les estimations, Hubble va perdre 12% de ses capacités d'observation par semaine et certaines zones vont devenir plus difficiles d'accès et moins précises, notamment pour tout ce qui se trouve à des distances plus proches que Mars.

Si les scientifiques s'attendent à ce que le téléscope spatial perde un peu en productivité, cette technique devrait assurer que Hubble reste opérationnel jusqu'à sa période de fin de vie officielle.

Les deux gyroscopes toujours actifs sont ceux qui avaient été installés en dernier lors de la dernière mission de maintenance en 2009 et il sont conçus pour supporter 250 000 heures de fonctionnement, contre 50 000 heures pour les gyroscopes initiaux.

Hubble, cet utile complément de Webb

Ils en sont encore loin, ce qui peut donc laisser espérer que Hubble a encore plusieurs années d'observations devant lui, à moins d'un souci majeur. D'autres difficultés entrent en ligne de compte, comme la perte progressive d'altitude du téléscope spatial qui devrait se retrouver sous les 500 kilomètres d'altitude cette année, alors qu'il fonctionne en principe entre 530 et 615 kilomètres d'altitude.

L'une des missions de prolongation de la vie de Hubble prévoyait d'ailleurs de lui faire regagner de la hauteur, en plus d'ajouter de nouveaux gyroscopes et des systèmes d'alignement pour compenser la panne des gyroscopes.

La NASA peut compter sur le téléscope spatial James Webb beaucoup plus récent mais ce dernier observer essentiellement en infrarouge tandis que Hubble dispose d'instruments en lumière visible.

Ensemble, ils permettent de combiner des observations sur de vastes portions de spectre et de fournir de précieuse informations chacun à leur façon. D'où l'importance de maintenir Hubble en fonctionnement aussi longtemps que possible...sans faire exploser les budgets de la NASA.

Source : Ars Techica