Voilà, c'est officiellement fait. Le compteur d'Hurricane Electric affiche un beau zéro et jeudi, l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ( ICANN ) a officialisé l'allocation du dernier bloc d'adresses IPV4. C'est l'Internet Assigned Numbers Authority ( IANA ), une composante de l'autorité de régulation de l'Internet, qui a procédé à cette allocation.
En début de semaine, deux blocs, soit un total de 33 millions d'adresses IPv4, ont été alloués au Regional Internet Registry ( RIR ) pour la zone Asie-Pacifique. Les adresses IPv4 restantes ( 16 millions ) ont été réparties hier de manière équitable entre tous les RIRs. Au nombre de cinq, ils sont chargés dans une zone géographique spécifique de distribuer des blocs d'adresses à des Local Internet Registries ( LIR ) pour finalement parvenir à l'utilisateur final.
Pour l'ICANN, il s'agit d'un " tournant majeur dans le développement en cours d'Internet ", et de diriger dès lors son regard vers IPv6, une solution jugée bien meilleure que la translation d'adresses à grande échelle. Cela ne signifie pas pour autant que la situation est tout à coup devenue catastrophique. Il faudra un certain temps avant que les adresses IPv4 allouées soient effectivement attribuées et il faut aussi espérer que tout soit prêt pour la migration IPv6, tout de même annoncée de longue date. Pour l'utilisateur final, la plupart des appareils modernes supportent déjà IPv6 dont les systèmes d'exploitation.
Rappelons qu'avec IPv6, le codage d'une adresse IP s'effectue sur 128 bits. Si la transition demande des efforts et principalement du côté des FAI, avec IPv6 le risque de pénurie d'adresses IP n'existe pas ( ou presque ). IPv6, c'est en effet 2^128 adresses IP, soit 3,4 x 10^38 ! IPv4 est lui codé sur 32 bits, soit un total de près de 4,3 milliards d'adresses. Des adresses qui sont parties de plus en plus vite avec l'avènement des appareils connectés à l'instar des smartphones.
Pour IPv6, un test grandeur nature sera mené le 8 juin prochain : IPv6 Jump Day. Cet événement permettra de mettre le doigt sur d'éventuels problèmes avec un Internet en IPv6. Google et Facebook ont déjà annoncé leur participation. Microsoft vient de faire de même et proposera une connectivité IPv6 mondiale via Bing.com.
Publié le
par Jérôme G.
Journaliste GNT spécialisé en nouvelles technologies
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