Dans le secteur spatial, les délais de mise en service d’un satellite sont traditionnellement longs et coûteux. Mais un nouvel acteur cherche à bouleverser ce modèle : Impulse Space, fondée par un ancien pilier de SpaceX, promet une nouvelle ère avec la livraison le même jour pour tout satellite devant rejoindre l’orbite géostationnaire.

Épaulée par la technologie Helios – une plate-forme de propulsion innovante – la start-up veut rendre la livraison en quelques heures accessible aux opérateurs commerciaux comme institutionnels, redéfinissant les standards d’accès à l’espace.

Helios : la promesse d’une livraison spatiale en moins de 24 heures

Ce qui prenait jusqu’à aujourd’hui plusieurs mois pourrait désormais s’effectuer en moins de 24 heures. Impulse Space a dévoilé récemment trois nouveaux accords majeurs : un partenariat avec Anduril pour un démonstrateur en 2026 destiné à la défense, une mission de transport pour Astranis en 2027 afin de livrer des satellites MicroGEO, ainsi qu’un contrat avec Infinite Orbits pour un programme multi-lancements dès 2027.

Impulse Space Helios MEO GEO

La technologie phare d’Impulse Space repose sur l’étage de propulsion Helios alimenté par méthane et oxygène, équipé du moteur Deneb, pensé comme un véritable « coursier spatial ».

Cet étage, fixé à une fusée principale, se déclenche une fois en orbite basse, permettant à la charge utile d’atteindre rapidement l’altitude visée, notamment l’orbite géostationnaire ou GEO.

En simplifiant l’accès au GEO, Helios chercher à bousculer la logistique spatiale : elle rapproche le secteur des modèles agiles du commerce terrestre, comme le « same-day delivery » popularisé par Amazon sur Terre.

Nouvelles ambitions pour la défense spatiale américaine

Le partenariat avec Anduril va au-delà de la propulsion. La mission prévoit le développement d’un satellite spécialement conçu pour les opérations de proximité et de rendez-vous (RPO), deux capacités stratégiques pour la surveillance et la protection des infrastructures spatiales nationales.

Le démonstrateur utilisera la plate-forme polyvalente Mira (300 kg), équipée de capteurs avancés, d’un imageur infrarouge de longue portée (LWIR) et de processeurs dédiés pour permettre un suivi autonome des objets spatiaux.

Impusle Space moteur Deneb

Moteur Deneb d'Impulse Space

Ce type de manœuvre, critique pour la Space Force américaine, incarne une nouvelle étape dans la gestion des menaces et la capacité de réaction rapide : la liberté de manoeuvre en orbite devient une priorité pour pouvoir repositionner et observer à distance tout objet suspect autour des satellites stratégiques. Si le test de 2026 est concluant, la gestion « intelligente » des satellites pourrait devenir standard dans le secteur.

Des défis technologiques surmontés pour un accès optimisé au GEO

Acheminer un satellite jusqu’en orbite GEOn’a rien d’anodin. Il lui faut franchir les ceintures de radiations Van Allen, gérer des délais de communication accrus et conserver une grande précision de positionnement. Les solutions développées par Impulse Space, et notamment le système Helios couplé à la plateforme Mira, offrent une réponse adaptée grâce à des manoeuvres autonomes pilotées par l'intelligence embarquée et à des capacités d'imagerie permettant d'inspecter et surveiller d'autres objets en orbite.

La démonstration prévue ambitionne de prouver qu’il est désormais possible d’observer et de manœuvrer autour de satellites sans intervention humaine directe, rendant plus fluide la prévention des incidents ou des menaces.

Aller toujours plus vite, une demande des opérateurs commerciaux

L’accélération des délais de livraison de satellites ouvre de nouvelles perspectives. Sur le plan commercial, le contrat passé avec Astranis permettra d’activer beaucoup plus vite des services haut débit par satellite, réduisant significativement l’attente pour les clients finaux.

Impulse Space Rideshare

De son côté, la collaboration avec Infinite Orbits via le programme « Caravan » propose un modèle de covoiturage spatial : plusieurs opérateurs partagent un même lancement, à la manière des solutions ride-share de SpaceX, mais pour des orbites bien plus élevées.

Selon les acteurs du secteur, la prochaine phase de croissance orbitale devrait porter sur la GEO, longtemps délaissée au profit de l’orbite basse (LEO) pour l’imagerie et la connectivité.

Si la promesse d’Impulse est tenue, cette transition technologique donnera un avantage concurrentiel aussi bien aux acteurs privés qu’aux institutions en redonnant de l'intérêt aux orbites hautes.