L’intelligence artificielle a pris une ampleur inédite avec l’arrivée de l’IA générative et sa capacité à répondre à toutes les questions, à résumer des documents ou à aider à leur rédaction, ou encore à savoir coder pour corriger ou contribuer à créer des programmes.
Les premières générations nécessitaient de faire transiter les requêtes via des serveurs distants, ce qui pouvait donner des temps de réponse lents et poser des questions de sécurité, mais la grande affaire est désormais de faire entrer les IA directement en local dans les systèmes informatiques.
D’abord intégrée dans les smartphones, l’IA arrive désormais aussi dans les PC portables, et pas de façon fortuite. Qualcomm et Microsoft travaillent depuis plusieurs années sur la conjugaison de processeurs ARM avec Windows afin d’aboutir à une nouvelle forme d’ordinateur : l’AI PC.
Si vous optez pour un PC portable dès maintenant ou plus tard, qu’il soit doté d’un processeur ARM ou x86, il y aura de plus en plus de chances qu’il s’agisse d’un AI PC. Tous les analystes s’accordent pour prédire un bel avenir à cette catégorie de machines…jusqu’au point où il ne sera quasiment pas possible d’y échapper.
Les AI PC sont là pour durer
Les premières générations d’AI PC ARM (Snapdragon X Elite) ont fait leur apparition depuis cet été et celles avec des processeurs x86 (Intel Lunar Lake et AMD Ryzen AI 300) arrivent en cette fin d’année.
Avec CoPilot+ de Microsoft, elles apportent de nouvelles possibilités en matière de génération de contenus texte ou image en aidant ou inspirant l’utilisateur pour la rédaction de ses messages, en créant des images à partir de quelques indications ou quelques traits, ou encore en répondant à toutes les interrogations.
Pour ce qui est d’aller jusqu’à prendre le contrôle de l’ordinateur et de réaliser des tâches complexes et de se souvenir de tout ce qu’a tapé ou consulté l’utilisateur, il faudra un temps d’adaptation, comme le démontre les craintes autour de la fonction Recall imaginée par Microsoft pour Windows 11, mais le sujet est déjà dans l’air et, sorti par la porte, il pourrait revenir par la fenêtre.
Mais l’intelligence artificielle dans les PC portables ne sera pas seulement générative. L’IA peut aider à optimiser le fonctionnement des machines pour s’adapter aux attentes des utilisateurs en réglant certains paramètres automatiquement en fonction de scénarios spécifiques ou d’horaires appris grâce à l’observation de leurs habitudes.
Elle peut ainsi faire des merveilles pour optimiser l’autonomie des appareils en sélectionnant les ressources et désactivant ce qui n’est pas nécessaire ou concentrer les forces de la machine dans une tâche spécifique. Elle sait aussi sélectionner les meilleurs paramètres pour maintenir une connexion sans fil optimale, ou encore pousser les curseurs pour jouer ou créer sans frein.
Les PC portables (et les ordinateurs en général) gagneront en réactivité en réponse à des schémas d’usage plutôt que de dispenser ou dépenser leurs ressources inutilement.
L’intelligence artificielle joue également un rôle grandissant dans la sécurisation des ordinateurs, en complément des solutions traditionnelles. Face à des menaces multiples et protéiformes, les défenses statiques ne suffisent plus et l’IA peut apporter la souplesse et la réactivité nécessaires pour détecter des menaces sous-jacentes et des activités suspectes, parfois avant même que la menace ne soit clairement identifiée.
Une IA qui devra pouvoir être maîtrisée
Autant dire qu’il deviendra difficile de se passer de l’IA dans les PC à l’avenir, même si cette nouvelle technologie n’est pas sans poser aussi des questions en matière de respect des données personnelles et de surveillance de masse.
L’accent est certes mis sur le respect de la vie privée et le maintien autant que possible des données au sein des appareils, mais la tendance est aux systèmes d’IA hybrides, combinant usage local et en cloud lorsque les requêtes nécessitent plus de capacités d’interprétation.
Par ailleurs, les IA peuvent toujours déraper et être victimes d’hallucinations fournissant des réponses erronées ou activant des comportements aberrants. La maîtrise de ces comportements déviants et la protection des données seront sans doute l’un des grands défis de la démocratisation de l’IA dans les ordinateurs.