Le groupe Nvidia connaît une croissance démesurée avec l'essor de l'intelligence artificielle et l'équipement rapide des grands groupes high-tech en accélérateurs IA puissants.

Les différentes solutions (Nvidia A100, Nvidia H100 / H200, bientôt Nvidia B100 / B200) sont fortement plébiscitées et s'achètent par dizaines de milliers d'exemplaires pour alimenter des intelligences artificielles toujours plus puissantes.

Derrière ces accélérateurs IA se cache la plate-forme CUDA (Compute Unified Device Architecture), également au coeurs des cartes graphiques gaming de la marque.

Nvidia B100 Blackwell

Nvidia Blackwell, toujours plus de performances au service de l'IA

La domination écrasante des composants de Nvidia pour l'IA se répercute côté software avec l'hyper-représentation de CUDA, donnant au groupe une position dominante qui pourrait devenir oppressante pour les autres acteurs du marché en forçant l'utilisation des technologies propriétaires de Nvidia, sans alternative possible.

Un standard ouvert pour piloter tous les composants d'un système informatique

D'où la création en septembre dernier de la UXL Foundation (Unified Acceleration Foundation) portée par des acteurs comme Qualcomm, Google et Intel afin de mettre en place une autre solution logicielle et de freiner l'emprise de Nvidia.

Liée à la Linux Foundation, elle cherche à mettre en place une plate-forme logicielle ouverte qui pourrait fonctionner avec différents types d'accélérateurs et GPU, dont ceux dédiés à l'IA.

Intel OneAPI

oneAPI d'Intel au lancement de l'initiative en 2019

L'un des points d'appui du nouveau standard reposerait sur l'initiative oneAPI lancée intialement par Intel en 2019 et qui doit permettre de disposer d'un environnement logiciel unique pour maîtriser des composants hétérogènes, CPU comme GPU et accélérateurs IA ou programmables FPGA.

Si le projet arrive à son terme, il sera possible de "faire tourner du code sur n'importe quelle machine, indépendamment de la puce et du hardware qui la compose", indique ainsi Reuters.

Un environnement pour contrôler tous les accélérateurs IA

Cela n'empêchera pas Nvidia de poursuivre sa croissance qui affiche une capitalisation boursière de 2370 milliards de dollars et qui pourrait arriver jusqu'aux 3000 milliards de dollars que peu d'enteprises ont pu atteindre jusque là mais cela permettra de ne pas enfermer le secteur IA sous la coupe d'un seul fournisseur avec les problèmes qui vont avec, dont celui de la disponibilité des composants.

Nvidia a déjà signalé que ses nouveaux GPU B100 et B200 sous architecture Blackwell seront difficiles d'accès lorsqu'ils seront effectivement commercialisés car ils sont déjà pré-emptés par les gros clients.

Le marché de l'IA est tellement vaste que Nvidia (et ses investisseurs) ne craignent pas encore l'arrivée inévitable de nouveaux acteurs qui ne freineront guère sa croissance, à l'image de AMD et ses accélérateurs IA Instinct qui peuvent s'installer sur le marché sans faire de l'ombre aux composants H100 / H200.

Par ailleurs, même les composants de Nvidia pourraient se retrouver à terme inclus dans le standard ouvert, laissant toute latitude aux développeurs pour faire tourner leur code sur n'importe quel type d'accélérateur.

Pour le moment, la UXL Foundation en est encore aux premières étapes de son projet de standard ouvert et compte demander l'aide des fournisseurs de services cloud comme Microsoft et Amazon pour s'assurer d'un fonctionnement partout et sur n'importe quelle machine.

Source : Reuters