La tablette iPad, en occupant largement ce nouveau segment avant que la concurrence ne réagisse et en dessinant les attentes liées à ces produits, influe-t-elle de la même façon sur le marché que le premier iPhone en son temps ?

Le cabinet d'études iSuppli le pense en estimant que l' iPad restera majoritaire jusqu'en 2012 au moins et ce malgré l'arrivée de nombreuses alternatives en plus des quelques produits déjà lancés. La tablette d' Apple devrait contrôler pas moins de 74,1% du marché en 2010 mais elle devrait surtout maintenir une part de marché de plus de 70% en 2011, malgré les nombreux produits concurrents annoncés.

Toujours selon l'évaluation d' iSuppli, Apple maintiendra une part de marché de plus de 60% en 2012, la concurrence ne parvenant que peu à peu à établir un écosystème combinant matériel, logiciel et offre de contenus capable de concurrencer celui mis en place par le groupe de Cupertino.


Même schéma que pour l' iPhone ?
Cette prévision repose en grande partie sur ce qui s'est passé au lancement de l' iPhone en 2007, qui a vu de nombreux produits concurrents tenter de constituer une alternative dans les six mois à deux ans qui ont suivi. Mais il aura fallu attendre trois bonnes années pour que de réels concurrents fassent leur apparition ( iSuppli les situe à partir du Motorola Droid, lancé fin 2009 ).

Pour l' iPhone comme maintenant pour l' iPad, la concurrence serait en mesure de proposer des produits capables de rivaliser sur un aspect de l'écosystème mais pas sur tous les éléments. Or, parvenir à combiner tous les termes de l'équation prend du temps, que met à profit Apple pour s'implanter durablement et imposer ses choix techniques, sur lesquels s'aligneront, avant d'essayer de les dépasser, les autres fabricants.

Dans la foule de tablettes en passe d'être commercialisées, les analystes d' iSuppli estiment que HP est le mieux placé pour tirer son épingle du jeu, même si cela ne s'exprimera qu'en 2011. Mais un autre problème guette l'ensemble des fabricants : le manque d'homogénéité des plates-formes matérielles, qui va se traduire par des difficultés pour s'approvisionner en applications mobiles compatibles, et donc à constituer des catalogues conséquents.


Une industrie mieux organisée ?
On peut cependant penser que si les fabricants de mobiles se sont bien laissés surprendre en 2007, plusieurs notions, à commencer par celle de la qualité de l'expérience utilisateur et de la nécessité de s'entendre sur certains paramètres matériels et logiciels, sont mieux appréhendées et pourraient déclencher des réponses adaptées plus rapides.

Et comme pour les smartphones Android, le nombre des acteurs et la variété des produits disponibles pourraient finir par réduire la portée de l' iPad qui restera toutefois la référence pour toute comparaison.