Japon drapeau png Le Ministère japonais des Affaires internes et des Communications vient d'annoncer un plan de développement d'un système satellitaire capable de gérer les appels mobiles d'urgence. A l'inverse de la future approche européenne consistant à déterminer la position par GPS du mobile appelant à l'aide, la vision nipponne est modelée par son expérience des catastrophes naturelles, fréquentes au Pays du Soleil Levant.

L'idée est de créer une station-relais capable de couvrir l'ensemble du territoire national tout en restant opérationnelle en cas de séisme ou de tsunami. Et rien de tel pour atteindre ce but qu'un satellite en orbite géostationnaire.


Des contraintes techniques à surmonter
Cependant, les solutions de communication par satellite nécessitent des téléphones portables coûteux et encombrants. Le projet japonais vise à produire un équipement suffisamment miniaturisé pour être intégrable dans des téléphones portables classiques.

D'autre part, le satellite en question devra disposer d'une antenne au moins deux fois plus large que celle des satellites de communications conventionnels. Un premier satellite de test, Kiku n°8, a permis de déployer une antenne de 19 mètres de diamètre. Mais le Ministère estime que la version finale devra atteindre les 50 mètres de diamètre pour remplir son rôle.

Cette solution permettrait de maintenir les communications lors qu'une catastrophe naturelle détruit les infrastructures au sol et laisse des régions totalement isolées et éviterait l'engorgement des réseaux régulièrement observé dans cette période, lorsque les personnes tentent de joindre leurs proches.


Maintenir le lien de communication
Un relais satellitaire permettrait aux autorités de conserver un lien avec les autorités locales pour coordonner les actions sanitaires malgré la saturation des réseaux mobiles terrestres et permettrait de maintenir un lien avec les zones coupées du monde.

Le Ministère japonais souhaite développer le projet d'antenne géante durant la période 2008-2015 puis de placer le satellite en orbite géostationnaire, à 36000 kilomètres de la surface de la Terre. Un consortium réunissant les différents acteurs (ministères, agences gouvernementales, équipementiers télécom, fabricants de téléphones portables) sera mis en place et devrait disposer d'un budget de Recherche & Développement de 2 milliards de yens (un peu plus de 12 millions d'euros) pour l'année fiscale 2008.

Si l'estimation du coût total de la mise en fonction d'un tel système n'est pas connue, le Ministère des Communications prévoit des extensions d'applications, comme le relais d'appels de détresse dans des régions montagneuses et sur mer ou l'extension de la couverture réseau aux zones blanches.