La chercheuse en science de l'information Anne Cordier tire la sonnette d'alarme : lors d'une observation menée auprès d'élèves allant du CP au Lycée, elle arrive à un bilan assez étonnant : les enfants ne savent pas ou très peu utiliser l'outil informatique.
Situation étonnante alors même que les ordinateurs sont de plus en plus accessibles et que notre monde a profité d'une numérisation des données et des services. Selon la scientifique la grande majorité des élèves n'auraient ainsi pas acquis les bases élémentaires qui leur permettraient de s'adapter au monde moderne.
Situation remarquée également auprès de plusieurs enseignants qui regrettent qu'une grande partie des lycéens ne sachent même pas envoyer un email ou ouvrir un fichier Word. Pourtant, les périodes de confinement et la mise en place de l'école numérique ont imposé l'outil informatique. Par ailleurs, nombreux sont les élèves à profiter d'un PC portable fourni par l'école...
Alors que les enfants passent de plus en plus de temps devant les écrans et sur les réseaux sociaux, cette aisance avec ces outils de divertissement ne se traduit pas en maitrise de l'outil informatique, bien au contraire.
La problématique est liée à la montée en puissance du smartphone et des tablettes sur le marché. Des dispositifs plus attractifs pour les enfants, par leur encombrement, mais surtout par les applications liées au loisir qu'elles proposent en masse.
Ajoutons à cela la disparition progressive des cours d'informatique l'école, qui devraient pourtant redevenir une des priorités dans un monde qui mise de plus en plus sur les technologies.
Les enfants que l'on pense ainsi à l'aise avec les technologies ne sont en réalité à l'aise qu'avec certains outils. Le smartphone que l'on voyait remplacer l'ordinateur il y a quelques années l'a bien remplacé dans les usages des plus jeunes, mais avec des fonctions très limitées sans pouvoir permettre d'acquérir de véritables compétences.
La réintroduction de l'outil informatique et l'acquisition des bases essentielles auprès des jeunes deviennent donc un enjeu capital pour les prochaines années.