Le fantasme d’omnipotence de l’être humain est tel que régir les conditions atmosphériques apparaît comme une simple formalité. Si souvent, les modifications apportées aux conditions climatiques partent d’un bon sentiment, voire d’une urgence (lutte contre la sécheresse, désertification etc.), il advient toutefois que d’importantes ressources sont mises en œuvre pour des raisons douteuses.
Prenons par exemple le cas des organisateurs des prochains Jeux Olympiques qui se tiendront l’année prochaine à Beijing / Pékin, « la capitale du nord ». Les officiels envisagent la « pluviogénie » comme palliatif à un « oubli » architectural. En effet, les architectes du National Stadium de Beijing n’avaient pas cru bon d’ajouter un toit à cet édifice…
La danse du vainqueur de la pluie...
Et comme pluie et JO sont inconcevables dans l’esprit des officiels, la seule solution semble être de provoquer les intempéries annuelles quelques jours avant l’ouverture des jeux. Fallait simplement y penser. Les météorologues chinois eux, ont effectivement envisagé de « forcer » la pluie afin de ne pas gâcher l’esprit olympique et les chances de record du monde, toujours bonnes à prendre en termes de retombées, financières celles-là.
En se penchant sur les données des trente dernières années, les météorologues chinois ont constaté qu’il existe « une chance sur deux qu’il pleuve le jour de l’ouverture des JO, le 8 août 2008, » dixit Wang YUBIN, ingénieur climatologue à la station météorologique de Beijing. Après tout, tout n’est qu’une question d’argent.
Ou d’iodure d’argent (Agl) pour être plus précis. En effet, cet élément est utilisé depuis de nombreuses années dans des opérations de pluviogénie à travers le monde. On se souvient d’ailleurs de la très médiatique démarche des scientifiques chinois qui provoquèrent artificiellement la pluie sur la ville de Pékin toujours l’année dernière afin de combattre la sécheresse et la poussière.
Ce jour-là, des techniciens de la Beijing Weather Modification Office – tout est dans le nom – lancèrent vers le ciel 7 roquettes qui contenaient 163 bâtonnets d’iodure d’argent. Ils clamèrent peu après que les 10 mm de pluie qui s’abattirent sur la ville étaient le fruit de leurs expériences. Fin juillet 2008, d’autres obus s’élèveront donc vers le ciel afin de donner un coup de pouce à la condensation atmosphérique.
Qu’on se le dise, il faudra plus que ça pour éteindre la flamme olympique…