Cela fait des années que le jeu vidéo est globalement diabolisé comme étant tantôt subversif, tantôt néfaste pour l'attention ou le développement cérébral des jeunes joueurs... Il serait même à l'origine du développement du trouble du comportement impliquant des prédispositions à l'isolement sociétal et à la violence...

Pourtant toutes les études ne tombent pas dans ce type de cliché, et de plus en plus évoquent le jeu vidéo comme un moyen de stimuler certaines zones du cerveau pour obtenir des effets bénéfiques tant sur les personnes malades, vieillissantes que sur les plus jeunes. De nombreux programmes misent ainsi sur des jeux vidéo dans un cadre thérapeutique pour soigner des problèmes comportementaux (TDAH) ou l'autisme.

Une récente étude américaine va dans ce sens : réalisée sur plus de 2200 enfants, elle met en lumière des bienfaits sur le développement cognitif des sujets.

Le jeu vidéo stimulerait les performances cognitives

Les chercheurs de l'Université du Vermont à Burlington se sont plus spécialement penchés sur la relation entre les jeux vidéo et le comportement cognitif. Ils se sont basés sur des données d'une étude précédente baptisée ABCD qui suit actuellement plus de 12 000 jeunes jusqu'à l'âge adulte aux USA. Cette étude met ainsi régulièrement à jour un suivi des activités cérébrales des participants via l'imagerie à résonance magnétique (IRM), l'objectif étant de définir et étudier les facteurs qui ont une influence sur le développement cérébral, socioémotionnel et cognitif.

Les chercheurs ont ainsi retenu les données de 2217 enfants participant au programme, âgés de 9 à 10 ans. Deux groupes ont été créés : le premier ne jouait jamais aux jeux vidéo, le second si à raison de 3 heures par jour.

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Le chiffre des 3 heures a été spécialement choisi, car il dépasse les directives de temps d'écran de l'American Academy of Pediatrics qui est fixé à 2h.

Lors de tests visant à évaluer les capacités à contrôler les comportements impulsifs et à mémoriser des informations, les activités cérébrales des deux groupes ont été examinées via une IRM. Le groupe de joueur s'est ainsi montré plus précis dans les deux tâches que les non-joueurs.

Les activités cérébrales des joueurs étaient plus élevées que les non-joueurs dans les régions du cerveau associées à l'attention et à la mémoire. De plus, il a été établi que les joueurs avaient une activité frontale plus développée (alors que cette zone est dédiée aux tâches plus exigeantes) et moins développée dans les régions cérébrales liées à la vision. Les chercheurs établissent ainsi des réductions des couts cognitifs visuomoteurs liés à la pratique de jeu vidéo.

Les études devraient se poursuivre pour définir si la pratique de jeu vidéo est à l'origine de ces changements, ou si ce sont les patients qui disposent de prédispositions les incitant naturellement à se tourner vers la pratique de jeu vidéo.