Dans le milieu du jeu vidéo, Twitch s'impose comme LA plateforme préférée des joueurs. Et si YouTube Gaming et Facebook Gaming réussissent à récupérer quelques parts de marché, aucun concurrent ne peut sérieusement se présenter face au mastodonte d'Amazon.

Néanmoins, on a vu la plateforme Kick se lancer sur le sujet avec pour ambition claire et affirmée de venir remplacer Twitch. Il faut dire qu'au fil des années, Twitch a étendu son éventail de sujets et n'est plus exclusivement réservée aux joueurs et joueuses... Le contenu s'est bien diversifié et la plateforme est devenue un véritable média pour communiquer avec les communautés.

Kick veut détroner Twitch

Kick espère ainsi s'imposer sur le secteur avec une plateforme qui emprunte beaucoup à Twitch. Stake et Easygo Gaming ont lourdement investi dans leur nouvelle plateforme présentée comme plus ouverte, plus conviviale, et en lien avec les viewers et qui permet donc de proposer du contenu plus intime et en phase avec les créateurs de contenu professionnel. C'est là l'intérêt principal de la plateforme : elle a été pensée pour les diffuseurs professionnels ou ceux qui souhaitent le devenir, là où les bases de Twitch visaient surtout à proposer un espace de streaming aux particuliers pour partager leurs parties de jeu vidéo.

Kick streaming

Le challenger profite également de l'évolution des politiques de Twitch concernant la nature du contenu, la censure, mais aussi les évolutions défavorables du système de rémunération des streamers. Kick propose ainsi des contrats et casse sa tirelire pour tenter de faire migrer les grands noms de Twitch sur sa propre plateforme, avec plus ou moins de réussite. Kick annonce une répartition des revenus générés de l'ordre de 95% en faveur du streamer.

Malheureusement, Kick souffre également beaucoup de la légèreté de ses règles assez limitées à son lancement. Son streamer phare, Adin Ross, a une réputation très sulfureuse et n'hésite pas à partager du contenu très controversé.

Kick

Situation qui se constate largement sur la plateforme en général : on peut y regarder des films entiers diffusés par certaines chaines, en mépris total du droit d'auteur, y voir certains événements sportifs normalement uniquement disponibles sur des chaines payantes, des contenus parfois offensant, stigmatisant...

On assiste également à une explosion de la diffusion de contenu à caractère sexuel : qu'il s'agisse de vidéos ou de personnes allant simplement se balader sur des sites pour adultes en commentant...

Ces scandales, Kick en a largement profité pour se faire un nom et attirer des curieux... Mais désormais, il est l'heure de faire un peu de ménage pour redorer son image et renouer avec ce qui rapporte en priorité : les annonceurs. Car les marques ont partagé leur mécontentement, de voir la plateforme à la dérive, et certaines marques ne souhaite plus être associées avec le contenu proposé par certains streams.

Kick logo

L'image de Kick s'est largement dégradée au point que la plateforme a annoncé une vague de modifications dans sa modération. Désormais, les contenus à caractère sexuel seront systématiquement supprimés, qu'il s'agisse de streameur / streameuses sans sous-vêtements, lingerie... D'activités sexuelles diverses...

Kick pourrait ainsi perdre une partie significative de son audience, puisqu'au fil des derniers mois, les streams en lingerie étaient justement devenus le principal motif de migration des spectateurs vers la plateforme...

Kick part en guerre contre ce type de contenu, reste à savoir s'il s'agit d'une véritable annonce qui sera suivie de sanctions réelles ou simplement d'un coup de communication visant à rassurer les investisseurs et sponsors...