Au mois de février dernier, le député des Hauts-de-Seine et porte-parole de l'UMP n'avait pas manqué de rebondir sur les déclarations du réalisateur et producteur de cinéma Luc Besson pour demander au président de l'Assemblée nationale la création d'une commission d'enquête parlementaire. Pour Frédéric Lefebvre, l'exception culturelle française est mise en péril par du " piratage industriel ", et de dénoncer notamment la complicité d'annonceurs français avec des plates-formes vidéo diffusant en streaming du contenu violant les droits d'auteur.

Les sites Beemotion et Allo Streaming ont ainsi été cités en exemple mais la requête de Lefebvre a  été très moyennement appréciée par les responsables de Dailymotion. Le Figaro qui s'est procuré une  lettre de ces derniers, révèle qu'ils ont fait part sans ménagement de leur point de vue à ce sujet à la  secrétaire d'Etat à l'Economie numérique en lui reprochant son silence :

" Nous avons été surpris par l'absence de communication de votre Ministère sur ce sujet et regrettons qu'en laissant ce courant de pensée anti-Internet prospérer, vous ne concourriez pas à donner une image de notre industrie plus proche de la réalité. [...] Ces temps-ci, il est facile de résumer l'atmosphère dans laquelle nous évoluons en France [...] : tu as une idée, je te taxe, je te régule ! Vous créez, nous vous taxons, nous vous régulons ! [...] Pour nous, entrepreneurs du Net, c'est là une conjugaison bien malheureuse, déconnectée du temps numérique, celui des nouvelles générations. "


Tu polémiques, je polémique... et ça n'apporte rien
Ce n'est qu'hier alors que la lettre est datée du 24 février que Nathalie Kosciusko-Morizet a réagi selon des propos relayés par l'AFP, en s'adressant directement au directeur France de Dailymotion :

" Martin Rogard est l'acteur de l'Internet le moins bien placé pour écrire cette lettre, ou dénoncer (mon) soi-disant silence. [...] À l'heure où Internet est trop souvent et injustement mis en cause, comme un havre de brigands et de criminels, ou comme le responsable de toutes les faillites, les défenseurs d'Internet, de son bon usage, comme moi et, j'en suis sûre, comme Martin Rogard, feraient bien mieux de s'unir, plutôt que de polémiquer, on se demande bien pour le bénéfice de qui. "