Le groupe nippon Kyocera a mis au point un système de communication optique sans fil sous-marin. Utilisant des lasers, cette technologie atteint un débit de 5,2 Gbps en laboratoire, surpassant largement les systèmes acoustiques traditionnels. Cette avancée promet de transformer les opérations des drones sous-marins, la recherche océanique et les inspections d'infrastructures immergées.
Le monde sous-marin a toujours représenté un défi majeur pour la transmission de données. Pendant des décennies, les communications se sont appuyées sur des signaux acoustiques, une méthode robuste mais douloureusement lente, souvent limitée à quelques mégabits par seconde.
Ce goulot d'étranglement a sévèrement bridé le potentiel des véhicules sous-marins autonomes (AUV), entravant le streaming vidéo en temps réel et la collecte de données à grande échelle.
Une barrière de vitesse enfin franchie ?
Le fabricant d'électronique japonais Kyocera s'attaque de front à ce problème. La société a fait la démonstration d'un nouveau système de communication optique sans fil (UWOC) qui emploie des lasers pour transmettre l'information. Dans des conditions contrôlées en laboratoire d'eau douce, cette technologie a atteint un débit impressionnant de 5,2 Gigabits par seconde (Gbps).
Ce résultat représente un bond de géant, environ 2,5 fois plus rapide que les systèmes optiques sous-marins existants et des ordres de grandeur au-delà des capacités acoustiques.
La clé de cette performance réside dans une couche physique propriétaire et un circuit frontal optique à très large bande passante, dépassant 1 GHz.
Du laboratoire à la réalité du terrain
Bien entendu, les conditions de laboratoire sont idéales. Le monde réel des océans et des mers présente des défis bien plus complexes, comme la salinité, la vie marine ou encore les débris en suspension, qui peuvent tous affecter les performances.
Conscient de cette réalité, Kyocera a mené un essai en mer près de la ville de Numazu, au Japon. Dans ce cadre plus exigeant, le système a tout de même atteint un très respectable débit de 750 Mbps.
Bien que cette vitesse soit inférieure au pic théorique, elle reste une amélioration considérable, largement suffisante pour transmettre de la vidéo haute définition en temps réel et valider le potentiel de la technologie en conditions opérationnelles.
Quelles applications concrètes pour demain ?
Les drones de surveillance sous-marins pourraient ainsi relayer sans délai des vidéos de haute qualité vers des navires en surface, permettant un contrôle plus réactif et une analyse des données immédiate.
Plusieurs drones pourraient même fonctionner comme des relais pour étendre la portée des communications sur de plus longues distances.
Cette avancée pourrait également simplifier l'inspection de précision des infrastructures immergées, comme les pipelines ou les fondations d'éoliennes. Elle permettrait aussi la collecte simultanée de données massives provenant de multiples capteurs, le tout sans la complexité logistique et le coût liés au déploiement de câbles à fibre optique.
Le système nécessite toutefois une ligne de vue directe, ce qui constitue une limite dans les eaux particulièrement troubles ou obstruées. Il pourrait cependant servir de station d'accueil à haute vitesse pour les AUV, par exemple lorsqu'ils retournent à une base de recharge pour transférer leurs données.
Kyocera prévoit de présenter cette technologie au salon CES 2026, offrant un aperçu d'un futur où la fracture numérique sous la surface des océans commence enfin à se combler.