Arcep-logo Avec tout juste 6% de part de marché, les opérateurs mobiles virtuels ( MVNO ) ont du mal à influer sur le marché français de la téléphonie mobile tant ils sont soigneusement confinés par les opérateurs mobiles historiques auxquels ils louent de la capacité sur leur réseau.

Une situation dénoncée en 2008 par l' Autorité de la Concurrence qui a appelé à une plus grande souplesse et des conditions moins strictes de la part des opérateurs. Malgré de légères améliorations de leurs conditions, les opérateurs mobiles virtuels restent très dépendants de leur opérateur hôte et peuvent difficilement faire jouer la concurrence.

L'attribution de la quatrième licence 3G a ravivé les espoirs pour les MVNO de pouvoir enfin disposer de conditions plus favorables. La mise aux enchères des deux blocs de fréquences ouverts à tous les opérateurs pouvait en effet laisser espérer du concret.

Le montant proposé par chaque opérateur pouvait ainsi être majoré en fonction du niveau d'engagement pris par les candidats envers les opérateurs mobiles virtuels, par l'intermédiaire d'un coefficient multiplicateur.

Arcep niveaux engagement
Les niveaux d'engagement et leur coefficient multiplicateur

Trois paliers étaient prévus allant du simple engagement d'accueil à l'engagement technique puis économique, avec des coefficients allant de 1,5 à 2 afin d'inciter les opérateurs à faire un effort. Au final, Orange et SFR ont remporté chacun un bloc en n'allant pas plus loin que le niveau 1 d'engagement. Or, on attendait beaucoup de Free Mobile, qui a affirmé vouloir soutenir les MVNO et les aider à passer au stade de Full MVNO, ou MVNO dégroupés, beaucoup plus libres de leurs mouvements.


Pas de miracle pour les MVNO

Les opérateurs mobiles virtuel, par la voix de l'association Alternative Mobile, ont fait part de leur déception concernant le faible niveau d'engagement tout en affirmant ne pas en être surpris. Comme l'explique Jacques Bonifay, son président, " le prix de réserve était de 120 millions d'euros. On peut penser que Free a proposé 120 millions d'euros, avec l'engagement maximal par rapport aux MVNO, et que SFR et Orange ont doublé la mise pour ne pas avoir à s'ouvrir aux MVNO. "

Malgré tout, Alternative Mobile note que c'est la première fois qu'un appel d'offres fait intervenir des conditions en faveur des opérateurs mobiles virtuels, même si l'association regrette que les coefficients n'aient pas été plus forts pour les niveaux d'engagement élevés, ce qui a permis aux opérateurs dominants de payer le prix fort plutôt que de s'engager.

C'est donc vers les prochaines attributions de licence que les regards se tournent, à savoir celles pour les réseaux mobiles à très haut débit. Alternative Mobile espère que le système de coefficients sera revu pour pouvoir influer de façon plus décisive. A moins que l' Arcep n'impose l'ouverture aux MVNO comme conditions d'accès à ces fréquences...

Source : AFP