Pascal Nègre A l’approche de l’examen du projet de loi Création et Internet, le sondage à l’initiative de la Société civile des producteurs phonographiques a jeté un pavé soigneusement préparé dans la mare. Ce n’est pas pour déplaire au président du conseil d’administration de la SCPP qui est également le PDG d’Universal Music France, à savoir Pascal Nègre dont on connaît le franc-parler et l’opposition farouche au P2P ou à l’idée d’une licence globale. Avec les années, l’homme qui est l’un des plus détestés sur la Toile française a mis un peu d’eau dans son vin acceptant enfin l’émergence d’un nouveau moyen de diffusion de la musique via du téléchargement… légal, cela va s’en dire, reste cependant un adepte de la répression et tente de faire passer la pilule Olivennes aux internautes.

Dans le cadre d’un entretien accordé à LCI.fr, Pascal Nègre est revenu sur le fameux sondage publié par la SCPP affirmant qu’il y avait désormais " une sorte d’adéquation entre la filière du disque, du cinéma, de la télévision, les FAI et l’avis des Français ". " 74 % des Français nous disent que cette loi n’est pas idiote, vous allez nous envoyer des messages et, effectivement, on arrêtera de télécharger illégalement au bout de deux. "

Au regard du téléchargement illégal, l’accès à Internet n’est autre qu’un permis à point pour Pascal Nègre et pour ceux qui ne respecteront pas le code en disant " je vous emmerde ", il répond " bon, très bien, je n’ai pas dit que 100 % des Français étaient derrière cette loi " à ses yeux " dédramatisante " et qui permet d’abord " d’informer, de sensibiliser ". Une dure sensibilisation tout de même avec en bout de chaîne la suspension de l’accès Internet et la surveillance des activités des internautes.

Non et non, selon Pascal Nègre, ce ne sont pas les internautes qui sont surveillés mais les œuvres et cela a été approuvé par la CNIL. " Ce système existe partout en Europe où ce sont directement les opérateurs privés qui envoient les e-mails d’avertissement. Ici, cela va passer par une haute autorité qui protège l’internaute, plus qu’à l’étranger ". Cette réponse de Pascal Nègre est directement adressée à une pétition mise en ligne par le magazine SVM.

Pour loin dans l’entretien, Pascal Nègre poursuit : " On nous dit qu’on appartient au passé, qu’on est rétrogrades, mais c’est simplement une attaque politicienne de députés de gauche qui ne pensent qu’en termes d’image, c’est chic et branché de dire que les jeunes ont raison. En même temps, les jeunes nous disent maintenant eux-mêmes : Eh bien oui, sifflez la fin de la récré ! "