Chez Microsoft, on semble hésiter entre deux sons de cloches lorsqu'on aborde la question des configurations matérielles aptes à tourner sous Longhorn.

A la WinHEC (Windows Hardware Engineering Conference) qui bat son plein cette semaine à Seattle, les annonces et supputations (ce n'est pas un gros mot) vont bon train quant au futur vaisseau-amiral de Microsoft, communément appelé Longhorn.

Parmi les bonnes nouvelles de cette journée de jeudi (28 avril), notons celle qui veut que oui, Longhorn pourra bien tourner sur des PC récents, et non pas seulement sur ceux qui auront été développés pour l'accueillir.

Parmi les moins bonnes nouvelles, il y a ceci: oui, Longhorn fonctionnera bien sous des configurations du genre "128MB de mémoire vive + processeur cadencé à 2GHz", mais avec des fonctionnalités (graphiques notamment) légèrement dégradées. En gros, si vous n'avez pas 512MB de RAM et une puce savante dressée pour fonctionner aux alentours de 3GHz, vous aurez un Windows... XP amélioré.

Alors bien sûr, chez Microsoft, on jure ses grands dieux qu'entre Windows XP et Longhorn, c'est le jour et la nuit; il n'empêche: un responsable de l'équipe qui a developpé le noyau du prochain OS de Microsoft reconnaît qu'avec des configurations limites, on aura "quelque chose qui ressemblera beaucoup à Windows XP"...

Les quatre environnements graphiques conçus pour Longhorn risquent donc de n'être qu'une vue de l'esprit pour les possesseurs de 'vieux' PC, en particulier les très gourmands Glass et Aero Glass, dont les effets 3D et les transitions très recherchées mettront rapidement à genoux vos ressources systèmes.

Ce changement de philosophie est plutôt nouveau chez Microsoft: jusqu'à aujourd'hui, les systèmes d'exploitations de Redmond tournaient ou ne tournaient pas sur telle ou telle machine, mais n'offraient pas ce mode 'dégradé' et modulable que proposera Longhorn.

Ce changement de cap suggère aussi une rééducation des utilisateurs de Windows: leur éviter des tâtonnements et autres recherches aléatoires permettra de se prémunir contre les changements de configuration hasardeux, et avec eux les soucis de maintenance qui ne manqueraient pas de se produire. Qui plus est, les configurations OEM (Original Equipment Manufacturer) ont tendance à privilégier la stabilité et la sécurité plutôt que la performance absolue. Offrir une variabilité en ce domaine pourrait aboutir à des choix critiquables chez les fabriquants de PC.

Ce flou artistique fait dire à Michael Cherry, analyste chez Directions on Microsoft, qu'il est surprenant qu'à l'occasion d'une conférence Microsoft orientée vers les configurations matérielles, personne ne semble capable de donner des renseignements plus précis sur les machines aptes ou non à tourner sous Longhorn...

Verdict dans quelques mois... pour la beta.

Source : CNET News