En début de semaine, la Commission européenne a annoncé un renforcement de la lutte contre la pédopornographie sur Internet et de proposer une nouvelle réglementation. L'exécutif européen propose ainsi d'obliger tous les États membres à veiller à ce que l'accès aux sites Web liés à la pédopornographie puisse être bloqué. Une proposition similaire à une disposition du projet de loi Loppsi en France.
On sait déjà que les fournisseurs d'accès à Internet qui seront sollicités via une liste noire de sites à bloquer ne voient pas d'un très bon œil la mise en place d'un tel système, jugé relativement inefficace du fait que l'on ne s'en prend pas directement à la source. Un point de vue partagé par une association allemande de victimes d'abus sexuels.
MOGiS ( MissbrauchsOpfer Gegen InternetSperren ) a pour slogan : " Supprimez, ne bloquez pas ! - Agissez, ne fermez pas les yeux ! " Pour le président de cette association :
" Les images qui ont été retirées de l'Internet n'ont pas à être blacklistées pour être bloquées. Au lieu de bloquer des documents représentant l'exploitation sexuelle d'enfants dans chacun des 27 États membres de l'UE, il serait plus efficace de faire retirer ces contenus par un seul de ces États membres. "
Tout comme l'AFA ( Association des Fournisseurs d'Accès et de Services Internet ) en France, MOGiS fait allusion à l'existence du réseau Inhope qui réunit à l'échelle internationale des services de signalement par Internet. Une véritable solution de coopération internationale préférée à un filtrage du Web.
MOGiS souligne par ailleurs que la proposition européenne ne prend en compte que le Web et ne s'intéresse pas à d'autres canaux de distribution " beaucoup plus importants " comme le " P2P et le courrier électronique ".