La semaine dernière, l'Espagne est devenue le 25e pays à signer les accords Artemis. En juin 2022, la France avait été le 20e pays dans ce cas.

Initié par l'Agence spatiale américaine en 2020, cet accord international n'est pas conditionné à une participation au programme spatial habité de même nom de la Nasa. Par ailleurs, il ne se cantonne pas seulement à notre satellite naturel.

Les accords Artemis s'articulent autour d'une dizaine de principes de coopération pour l'exploration et l'utilisation civiles à des fins pacifiques de la Lune, ainsi que de la planète Mars, des comètes et des astéroïdes.

La Nasa a notamment souligné que ces accords renforcent le fait que " l'extraction et l'utilisation des ressources spatiales peuvent être et seront menées sous les auspices du traité de l'espace. " Néanmoins, dans le but d'éviter des interférences nuisibles par un tiers, il est également question de la délimitation de zones de sécurité.

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L'administrateur de la Nasa fait planer une menace chinoise

Administrateur de la Nasa, Bill Nelson s'est rendu à Madrid pour signer les accords Artemis avec Diana Morant, la ministre de la Science et de l'Innovation de l'Espagne. Une signature en présence du président du gouvernement d'Espagne, Pedro Sánchez.

Interrogé par le quotidien espagnol El País, Bill Nelson a mentionné la Chine qui ne fait pas partie des accords Artemis (au même titre que la Russie), et ambitionne d'envoyer une première mission habitée sur la Lune d'ici à 2030.

" Les accords Artemis excluent que quelqu'un puisse atteindre la Lune et revendiquer un territoire, empêchant les autres d'y accéder. Je pense ici à la Chine. […] Nous sommes engagés dans une nouvelle course à l'espace. Si nous avons de la chance, nous serons les premiers à atterrir sur la Lune (ndlr : le retour d'humains sur la Lune), en 2025 ou 2026. "

Bill Nelson ajoute : " Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'eux et nous allons atterrir au pôle Sud de la Lune, où nous pensons qu'il y a de l'eau. […] Nous voulons préserver ces réserves potentielles pour la communauté internationale et empêcher la Chine de venir dire que l'eau lui appartient. "

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Aussi la guerre de l'eau dans l'espace ?

Avec des zones perpétuellement dans l'ombre, la Nasa compte partir à la recherche d'eau glacée dans le régolithe. Grâce aux résultats en lien avec le retour d'échantillons de sa sonde lunaire Chang'e 5, la Chine mise également sur des billes de verre en surface contenant de l'eau et formées il y a deux milliards d'années.

La quête de l'eau sur la Lune revêt une importance capitale. Que ce soit pour respirer ou pour alimenter les fusées sur site, avec l'extraction d'oxygène et d'hydrogène. Les remarques de l'administrateur de la Nasa sont aussi à replacer dans le contexte de la course à l'espace que se livrent les deux pays, et que reconnaît donc Bill Nelson.

Est-ce que les États-Unis seront eux disposés à partager l'eau sur la Lune avec la Chine ? Au cours des prochains mois et des prochaines années, la Nasa indique que d'autres pays signeront les accords Artemis.