La mission Chang'e 6 a cumulé les premières mondiales en permettant à un rover d'évoluer sur la face cachée de la Lune pour récupérer des échantillons de roche mais aussi en les ramenant sur Terre pour des analyses approfondies.
La face cachée n'est jamais visible depuis la Terre du fait de la rotation synchrone de la Lune et elle est intrigante par sa nature très différente de la face visible depuis la Terre.
Elle est beaucoup plus uniforme dans la répartition des cratères de météorites et ne présente pas les grandes zones sombres de la face exposée à la Terre.
De précieux échantillons inédits
La récupération d'échantillons constitue donc un bon moyen d'en savoir plus sa nature et par extension sur l'histoire de la formation de la Lune et son évolution jusqu'à maintenant.
Les premiers résultats de ces analyses ont été publiés dans les revues scientifiques Science et Nature et ils confirment notamment que la Lune a connu une longue phase volcanique dans son histoire.
Les échantillons ont permis de récupérer de la matière issue de différentes périodes géologiques, les impacts ayant tendance à disperser des poussières qui retombent ensuite et ont ainsi pu être datées.
L'examen de ces particules met en évidence deux grandes périodes : 4,2 milliards d'années, qui serait le moment de durcissement de la croûte lunaire après sa formation il y a environ 4,5 milliards d'années, et 2,8 milliards d'années, relative à des phénomènes de volcanisme lunaire.
Un volcanisme lunaire qui reste à expliquer
Ces dates avaient déjà été plus ou moins identifiées précédemment mais cela apporte un nouvelle confirmation et avec des échantillons provenant de zones encore jamais explorées, validant les techniques scientifiques.
Le volcanisme lunaire s'est exprimé durant une période relativement récente (alors qu'on pourrait penser qu'il existe aux premiers temps de la formation de la Lune) dont il reste à connaître les origines.
Les hypothèses privilégiées sont celles d'une origine nucléaire avec la fission de noyaux d'uranium et de potassium chauffant l'intérieur de la Lune et conduisant à des poussées de magma qui se se ensuite répandues à la surface.
Toutefois, les analyses réalisées jusqu'ici ne montrent pas de forte densité de ces éléments, ce qui laisse entendre qu'il existerait d'autres explications pour comprendre la nature des épanchements magmatiques lunaires.