Le 4 mars prochain, un étage de fusée errant dans l'espace et abandonné depuis plusieurs années va s'écraser sur la face cachée de la Lune. La collision à près de 2,5 km/s formera un nouveau cratère d'impact sur notre satellite naturel, sans toutefois de conséquence particulière.

À l'origine de cette " alerte " et auteur du logiciel Project Pluto pour le calcul de la trajectoire et le suivi d'objets dans l'espace, l'astronome Bill Gray avait d'abord évoqué un impact avec l'étage supérieur d'une fusée Falcon 9 de SpaceX utilisée en février 2015 pour le lancement d'un satellite Deep Space Climate Observatory (DSCOVR) de la Nasa.

Par la suite, il a corrigé son analyse des données orbitales qui ont montré qu'il s'agissait en réalité d'un étage de propulsion d'une fusée chinoise Long March 3C lancée en octobre 2014 dans le cadre de la mission Chang'e 5-T1.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a opposé un démenti. " Selon la surveillance de la Chine, l'étage supérieur de la fusée pour la mission Chang'e 5 a traversé l'atmosphère terrestre en toute sécurité et a complètement brûlé. " Il a ajouté que la Chine s'engage à préserver sérieusement la durabilité à long terme de ses activités spatiales.

lune-crateres Crédits : Nasa

Pas Chang'e 5 mais bien Chang'e 5-T1

Le démenti de la diplomatie chinoise est néanmoins équivoque dans la mesure où il est fait allusion à la mission Chang'e 5 lancée en novembre 2020, et non pas à la mission Chang'e 5-T1 qui avait pour objectif d'évaluer la stratégie pour le retour d'échantillons du sol lunaire avec cette mission Chang'e 5.

Bill Gray souligne que son analyse pour l'identification de l'étage d'appoint de la mission Chang'e 5-T1 a été renforcée par des données du satellite radio amateur attaché au booster et une analyse spectrale indépendante. " Je n'ai donc pas vraiment de raison de douter de l'identification. "

Pour l'astronome, c'est une erreur de bonne foi de la Chine. Un terme qu'il avait déjà employé pour son identification erronée d'un étage de fusée de SpaceX. " Je pense que le ministère chinois des Affaires étrangères a simplement confondu deux missions lunaires différentes, mais portant le même nom. "

Un imbroglio qui continue de mettre en lumière le problème de l'absence de suivi approprié d'objets dans l'espace lointain et des difficultés d'identification.