Depuis plusieurs mois, les ingénieurs de l'agence spatiale chinoise CNSA tentent de sortir le rover Zhurong de son hibernation durant l'hiver martien. Entre températures toujours trop basses et poussière sur ses panneaux solaires empêchant une production d'électricité suffisante, le petit robot martien ne donne toujours pas signe de vie.

Mais avant de tomber dans son profond sommeil, il a transmis une foule de données sur son environnement proche. Leur analyse vient d'être publiée dans Science Advances et fait état de l'observation de surprenantes dunes dans la plaine Utopia Planitia.

Leur forme et leur disposition laisse entendre qu'elles proviennent probablement de la fonte de poches d'eau salée qui existaient encore dans une période comprise entre 400 000 ans et 1 million d'années, c'est à dire un temps pas si lointain.

La preuve d'une eau liquide à basse latitude ?

Si l'eau est rare sur Mars, elle peut néanmoins apparaître sous forme de glace et les scientifiques suggèrent qu'on pourrait même en trouver de faibles quantités sous forme liquide pendant de courtes périodes en fonction de l'évolution du climat martien et pas seulement aux pôles mais à des latitudes bien plus basses.

Mars dune CNSA Zhurong eau sel

Credit : CNSA / GRAS

L'analyse de la couche superficielle des dunes par spectrographie tend à confirmer l'hypothèse de la fonte de poches d'eau en détectant des sulfates hydratés, des chlorures et des oxydes de fer.

Après avoir dissocié ces composants en phase liquide, l'eau s'est vaporisée et a laissé ces éléments précipiter pour constituer une croûte dure sur les dunes qui s'est ensuite fissurée par dessiccation, formant des motifs caractéristiques.

Orienter la recherche de vie martienne

Ces dunes et les traces laissées suggèrent donc que la planète Mars a connu des épisodes de présence d'eau liquide à basse latitude, peut-être en lien avec un changement d'inclinaison de la planète qui a placé les pôles plus en direction du soleil, libérant des grandes quantités de vapeur d'eau stockée là.

Ce genre de découverte permet d'orienter les recherches sur des traces d'une vie passée qui serait éventuellement développée sur Mars quand l'eau existait durablement sous forme liquide

Elle suggère également de concentrer les efforts de recherche sur la possible présence de micro-organismes tolérants au sel qui auraient pu trouver dans ces mares salines une zone habitable.