L'assemblée générale du groupe Bouygues a été l'occasion de redire la volonté de l'entreprise de maintenir la branche Bouygues Telecom sur le marché malgré le revers du rachat de SFR, dans lequel Vivendi a préféré Numericable malgré les efforts de Martin Bouygues pour l'emporter.
Le patron du groupe a de nouveau affirmé que sa filiale télécom avait toute sa place sur le marché, même si cela va passer par une nouvelle réduction drastique des coûts et une stratégie d'innovation agressive face aux grands acteurs Orange et SFR, et au trublion Free Mobile, dont la perspective manquée de rapprochement doit avoir un goût amer.
Mais c'est à l'évocation du sujet de l'arrivée de Netflix en France et de son impact sur le groupe (et sa filiale TF1) que Martin Bouygues s'est fait plus incisif vis à vis du comportement des hommes politiques dont il estime qu'ils manquent de vision à long terme.
"Il y en a marre des décisions politiques sans prise en compte des conséquences sur le secteur", a-t-il souligné, avec, dans le cas de l'arrivée de Free sur le marché mobile, "ce qui m'a sidéré, c'est que la décision politique d'accorder une quatrième licence s'est faite benoîtement et quand j'ai demandé où était l'étude d'impact, on m'a rétorqué qu'il n'y en avait pas. Même chose pour la TNT. Il faut que les régulateurs assument les conséquences et prennent leurs responsabilités."
Autant dire que Martin Bouygues va devoir être sur tous les fronts du lobbyisme s'il ne veut pas être débordé sur le front de Netflix et voir les politiques céder aux sirènes d'avantages économiques trop prononcés vis à vis des acteurs en place.
Or, le processus du rachat de SFR a montré que les règles du jeu pouvaient changer rapidement et que les ennemis d'hier pouvaient devenir amis...comme l'inverse.