Dispositif national d'assistance aux victimes d'actes de cybermalveillance, Cybermalveillance.gouv.fr constate un retour en force des programmes malveillants qui sont plus communément - ou abusivement - appelés virus par les particuliers.
Ce constat se base sur l'année 2023 et sur les demandes d'assistance par le biais de la plateforme. Les malwares sont ainsi la 4e menace en matière de demandes d'assistance des particuliers, avec une forte progression de 67 % sur un an. Hormis les ransomwares (ou rançongiciels) qui continuent de les cibler de manière privilégiée, la progression est aussi notable du côté des professionnels (+36 %).
Une telle menace n'avait évidemment (et malheureusement pas) jamais disparu, malgré une hygiène informatique qui suppose par exemple un antivirus pour l'ordinateur, parmi d'autres mesures comme l'application des mises à jour logicielles et l'indispensable vigilance de l'utilisateur.
Du laisser-aller avec le smartphone
La menace observée en recrudescence prend plusieurs formes. L'une des principales est le vol d'informations. Des malwares de type ou avec une capacité d'infostealer pour dérober des identifiants, cookies de sessions, voire numéros de cartes bancaires et autres informations sensibles.
Une fonctionnalité de prise de contrôle de l'appareil est également répandue, tandis que dans un autre registre, l'espionnage domestique et conjugal est en vogue. Ce dernier point peut être rapproché avec une tendance voulant que les programmes malveillants visent souvent les smartphones.
Le fait est que les victimes semblent être plus négligentes quand il s'agit de protéger leurs téléphones mobiles, en comparaison avec leurs ordinateurs.
Le phishing est la menace principale
Reste que le podium des principales menaces ne comprend pas les programmes malveillants. Pour les particuliers, il est constitué du phishing (ou hameçonnage) largement en tête, devant le piratage de compte et le faux support technique qui peut aussi faire partie du phishing.
Parmi les cas de phishing, la soi-disant infraction routière avec amende à payer et la fausse infraction pédopornographique sont dans le haut du panier. L'escroquerie à l'enfant ayant un prétendu problème avec son téléphone fait en outre une entrée remarquée, même si le phénomène de 2023 paraît être l'escroquerie au faux conseiller bancaire.
L'audience du site Cybermalveillance.gouv.fr a été de 3,7 millions de visiteurs en 2023. Une demande d'assistance a fait l'objet de plus de 282 000 sollicitations via l'outil de diagnostic en ligne, avec une hausse de 13 % sur un an pour les particuliers (et plus de 221 000 demandes d'assistance).