Imaginez discuter tranquillement sur Messenger, Instagram ou WhatsApp et recevoir, sans y être invité, un message d'une intelligence artificielle. C'est ce que Meta est en train de préparer.
Consultés par Business Insider, des documents internes révèlent le développement d'une fonctionnalité proactive pour les chatbots personnalisables créés via la plateforme AI Studio. Ces agents conversationnels pourront prendre l'initiative de relancer les utilisateurs en se basant sur leurs conversations passées.
L'un des exemples fournis est un chatbot qui pourrait écrire : « J'espère que vous passez une agréable journée ! Je voulais prendre de vos nouvelles et savoir si vous aviez découvert de nouvelles bandes originales ou de nouveaux compositeurs récemment. Ou peut-être souhaitez-vous des recommandations pour votre prochaine soirée cinéma ? »
Un projet pour booster l'engagement
Baptisée « Project Omni » en interne, l'initiative doit servir à augmenter la rétention et le réengagement des utilisateurs. Un porte-parole de Meta explique que « cela vous permet de continuer à explorer des sujets d'intérêt et d'avoir des conversations plus significatives avec les IA sur nos applications ».
L'enjeu est également financier. Le groupe s'attend à ce que ses produits d'IA générative rapportent entre 2 et 3 milliards de dollars dès 2025, un chiffre qui pourrait exploser si les utilisateurs adoptent massivement de tels outils.
Pour que ces prévisions se réalisent, il faut que les utilisateurs reviennent. Et quoi de mieux qu'un petit message amical pour s'en assurer.
Comment ça marche ?
Pas de panique, le chatbot ne vous harcèlera pas. Meta a mis en place des garde-fous pour encadrer ces messages proactifs.
Pour qu'un chatbot puisse vous relancer, plusieurs conditions doivent être réunies. L'utilisateur doit avoir initié la conversation au préalable et il doit avoir envoyé au moins cinq messages au chatbot au cours des 14 derniers jours. Si ces critères sont remplis, l'IA pourra envoyer un unique message de suivi. En l'absence de réponse, elle ne reviendra pas à la charge.
Ces IA, que chacun peut créer sans expertise technique sur AI Studio, peuvent endosser des personnalités variées : un chef proposant des recettes, un expert en décoration, ou même une extension IA de votre créateur de contenu préféré pour gérer les interactions avec ses fans.
Entre compagnie et inquiétudes
Mark Zuckerberg justifie en partie cette direction par sa volonté de combattre ce qu'il nomme « l'épidémie de solitude ». Cette technologie n'est pas sans rappeler celle d'autres plateformes comme Character.AI.
Face aux risques, Meta se couvre via des avertissements clairs, précisant que « les réponses d'une IA peuvent être inexactes ou inappropriées et ne devraient pas être utilisées pour prendre des décisions importantes ».
L'entreprise rappelle aussi que les échanges ne remplacent en aucun cas un avis médical, psychologique ou juridique.