Après l'annonce surprise de Meta (Facebook, Instagram, Threads, WhatsApp) de mettre fin à son programme de fact-checking aux États-Unis et de le remplacer par des notes de la communauté à la manière du réseau social X d'Elon Musk, la diplomatie française exprime son inquiétude pour la lutte contre la propagation de fausses informations.

Il faut dire que jusqu'à présent, Meta avait largement mis en avant son initiative de vérification des faits par des tiers et des médias certifiés. Le changement d'orientation est donc notable et dans un contexte où la politique de modération va évoluer.

Patron et fondateur de Meta, Mark Zuckerberg souligne la levée de restrictions sur certains sujets qui font partie du discours dominant et se fait le promoteur d'une vision de la liberté d'expression partagée par le président élu des États-Unis Donald Trump.

La France sur le qui-vive

Si la décision de Meta est pour le moment limitée aux États-Unis, la France indique qu'elle « maintiendra sa vigilance pour s'assurer que Meta, ainsi que les autres plateformes, respectent leurs obligations au regard des législations européennes. »

À ce titre, le Digital Service Act (DSA) est évidemment cité, avec notamment des mesures visant à garantir une protection contre les manipulations de l'information et les potentielles ingérences étrangères.

« La liberté d'expression, droit fondamental protégé en France et en Europe, ne saurait être confondue avec un droit à la viralité qui autoriserait la diffusion de contenus inauthentiques touchant des millions d'utilisateurs sans filtre ni modération », prévient la diplomatie française.

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Une critique de l'Europe

Mark Zuckerberg a ouvertement critiqué l'Europe en pointant du doigt « un nombre toujours croissant de lois institutionnalisant la censure » et y rendant « difficile toute innovation ». Manifestement, le retour de l'administration Trump aux États-Unis est l'occasion pour Meta de montrer ses muscles.

Les accusations de censure formulées par le patron de Meta ont été fermement réfutées par une porte-parole de la Commission européenne.