Fondateur et patron de Meta, Mark Zuckerberg met les bouchées doubles dans la course à l'intelligence artificielle. Le groupe injectera des centaines de milliards de dollars supplémentaires pour la construction de superclusters afin de développer une IA susceptible de surpasser un jour l'intelligence humaine.

Des projets pour une puissance de calcul inédite

Deux projets principaux ont été dévoilés. Prometheus sera un supercluster de plus d'un gigawatt qui devrait être mis en service dès 2026 en Ohio. Mais le plus spectaculaire reste Hyperion, un datacenter prévu en Louisiane, qui pourra atteindre une capacité de 5 gigawatts.

Pour donner une idée de l'échelle, Mark Zuckerberg précise lui-même : « Nous construisons plusieurs clusters titanesques. Un seul d'entre eux couvre une partie significative de la superficie de Manhattan. »

De telles installations sont conçues pour entraîner des modèles d'IA toujours plus complexes.

meta-hyperion-datacenter-ia-superficie

La guerre des talents et des milliards de dollars

Cette offensive ne se limite pas aux infrastructures. Mark Zuckerberg mène une campagne de recrutement agressive pour attirer les meilleurs chercheurs du secteur. « Pour notre effort de superintelligence, je me concentre sur la constitution de l'équipe la plus élitiste et la plus dense en talent de l'industrie ».

Des offres dépassant les 100 millions de dollars auraient été faites pour débaucher des experts de chez OpenAI et ailleurs. Ces talents rejoindront la nouvelle division Superintelligence Labs de Meta, dirigée par des pointures comme Alexandr Wang, l'ancien patron de Scale AI.

L'effort est soutenu par des finances solides. Meta a relevé ses prévisions de dépenses d'investissement pour 2025 à une fourchette comprise entre 64 et 72 milliards de dollars.

Une ambition aux conséquences démesurées ?

Une telle course à la puissance soulève de sérieuses questions. La consommation d'énergie de ces futurs mastodontes sera colossale. Ensemble, Prometheus et Hyperion pourraient engloutir l'équivalent de l'électricité de millions de foyers.

Ce besoin gigantesque risque de mettre sous tension les réseaux locaux et les ressources en eau, comme cela a déjà été observé près d'un projet de Meta en Géorgie, toujours aux États-Unis. D'un point de vue environnemental, le plan de recourir à des centrales au gaz naturel pour alimenter Prometheus fait déjà grincer des dents.

Finalement, même les investisseurs s'interrogent sur la rentabilité d'une telle débauche de moyens, alors que Mark Zuckerberg assure que l'activité publicitaire de Meta peut financer sa vision à long terme.