Au large des côtes écossaises, un projet aussi discret que révolutionnaire tourne sans relâche : des turbines sous-marines exploitent la puissance des marées pour générer de l’électricité.
Loin de la lumière des projecteurs, ces machines donnent un nouveau souffle à l’énergie renouvelable. Leur secret ? Une robustesse à toute épreuve et une efficacité qui commence à faire parler d’elle.
Des turbines qui tiennent la distance
Six ans. C’est le temps pendant lequel les turbines du projet MeyGen, installées au large de l’Écosse et pilotées par SAE (SIMEC Atlantis Energy), ont tourné sans faiblir. Ce record, peu de technologies renouvelables peuvent s’en vanter. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : ces installations ont déjà généré plus de 50 000 mégawattheures d’électricité, de quoi alimenter des milliers de foyers.
Le défi n’était pas mince : résister aux courants puissants, à la corrosion de l’eau salée et aux tempêtes. Pourtant, la maintenance reste limitée, preuve d’une conception solide.
Les quatre turbines marémotrices produisent chacune 1,5 MW d'électricité et peuvent alimenter 7000 foyers annuellement. La période de plus de six années sans maintenance particulière est un cap décisif dans la validation du projet industiel et donne bon espoir de pouvoir multiplier ce type d'initiative sans mauvaises surprises.
Une technologie qui fait des vagues
Le principe paraît simple : capter la force des marées pour la transformer en courant. Mais derrière cette idée, se cache une prouesse d’ingénierie. Les turbines du projet MeyGen sont ancrées au fond marin, là où les courants sont les plus puissants.
Leur design compact réduit l’impact sur la faune et la flore, tout en maximisant le rendement. Le site écossais est désormais la plus grande ferme marémotrice opérationnelle au monde.
Un symbole fort pour le secteur, qui voit dans ces turbines une alternative crédible aux éoliennes et au solaire, surtout dans les régions côtières, et qui ne demande qu'à se multiplier.
Des défis à relever, mais un potentiel énorme
Tout n’est pas rose pour autant. Le coût de l’installation reste élevé, et la technologie doit encore prouver sa rentabilité à grande échelle. Les ingénieurs travaillent sur des modèles plus performants et moins chers, tandis que les gouvernements commencent à s’intéresser de près à ce potentiel inexploité.
La corrosion par l'eau de mer et la fatigue des turbines soumises aux flux des marées pouvaient faire craindre des problèmes techniques mais il n'en a rien été.
Les bénéfices sont pourtant là : une énergie prévisible, peu d’émissions et une faible emprise au sol. Si le modèle écossais s’exporte, la production d’électricité verte pourrait franchir un cap décisif.
Le projet MeyGen prévoit maintenant d'ajouter 20 turbines marémotrices d'ici 2030 pour augmenter la production d'électricité disponible, l'idée étant à terme de disposer d'un parc de 130 turbines encore plus puissantes que les modèles testés actuellement.