C'est le grain de sable dans la mécanique bien huilée du succès de la MG3. La citadine hybride, qui s'est rapidement imposée en France comme une alternative économique aux références locales, vient d'être épinglée par l'organisme de sécurité Euro NCAP.
Lors d'un crash-test, les ingénieurs ont identifié une défaillance critique au niveau du siège conducteur, un problème qu'ils affirment n'avoir jamais rencontré en près de 30 ans d'existence. Une révélation qui jette une ombre sur le rapport qualité-prix du véhicule.
Quelle est cette défaillance "rare et grave" ?
Le problème est aussi précis qu'inquiétant. Lors du test de collision frontale, le mécanisme de verrouillage du siège conducteur a cédé, provoquant une torsion anormale du siège en pleine course.
Ce mouvement a exercé des forces très élevées sur la jambe droite du mannequin, entraînant une notation "faible" pour la protection de cette partie du corps. La sécurité passive du conducteur est donc directement compromise. Selon Euro NCAP, ce défaut empêche même d'évaluer correctement la protection des genoux et des fémurs pour des occupants de différentes tailles.
Pourquoi la MG3 a-t-elle tout de même obtenu quatre étoiles ?
C'est le paradoxe de cette affaire. Malgré la gravité du problème, la MG3 s'en sort avec une note finale de quatre étoiles sur cinq.
L'explication met en lumière une lacune dans le protocole de l'organisme : le système de notation actuel ne permet pas de pénaliser suffisamment une défaillance aussi ciblée si les autres résultats sont bons.
Conscient du problème, Euro NCAP a admis que ce cas "quasi inédit" l'obligeait à revoir ses protocoles. L'organisme a néanmoins pris la parole publiquement pour recommander aux consommateurs "d'envisager des alternatives à la MG3", un avertissement d'une rare sévérité qui en dit long sur l'importance du crash-test frontal raté.
Quelles conséquences pour les propriétaires de MG3 ?
Face à ces résultats, MG a d'abord contesté la procédure avant de s'engager à corriger le tir. La marque a confirmé que les véhicules produits depuis août intègrent un mécanisme de siège modifié, et qu'une amélioration de l'airbag conducteur est prévue à partir d'octobre.
Mais la vraie question concerne les milliers de MG3 déjà en circulation. Le défaut ayant été signalé aux autorités compétentes, la possibilité d'une campagne de rappel est sur la table. Cette affaire soulève une question de fond : le prix agressif de cette voiture, qui explique en grande partie son succès, s'est-il fait au détriment d'une conception de sécurité irréprochable ?
Foire Aux Questions (FAQ)
La MG3 est-elle une voiture dangereuse ?
La défaillance identifiée présente un risque réel et sérieux pour la jambe droite du conducteur en cas de choc frontal. Cependant, la voiture a obtenu de bons scores dans les autres catégories de tests (protection des enfants, des usagers vulnérables de la route). Euro NCAP conseille néanmoins de considérer d'autres modèles.
Les voitures déjà vendues vont-elles être rappelées ?
C'est une possibilité. MG a corrigé le problème sur ses lignes de production, mais pour les véhicules déjà en circulation, la décision d'un rappel officiel dépendra des autorités d'homologation européennes, qui ont été alertées par Euro NCAP.
Comment une voiture avec un tel défaut peut-elle avoir 4 étoiles ?
Euro NCAP a reconnu une "lacune" dans sa méthode de notation. Le système actuel pondère une moyenne de plusieurs tests, et une excellente performance dans certains domaines (comme les aides à la conduite) peut compenser une défaillance critique sur un point précis. L'organisme a annoncé qu'il allait modifier ses protocoles suite à ce cas.