La filière hydrogène est l'une des voies d'avenir pour les énergies propres de demain (du moins du point de vue de leur consommation, en ne rejetant que de l'eau) et elle a l'avantage d'utiliser comme base l'élément le plus abondant de l'univers.
Le groupe Microsoft étudie donc la possibilité d'utiliser à terme cette énergie pour ses infrastructures et notamment ses datacenters. Une expérimentation a permis de faire tourner des séries de serveurs en datacenter pendant 48 heures avec une alimentation électrique fournie par des piles à hydrogène.
L'idée est notamment d'évaluer la possibilité d'utiliser ces piles à hydrogène pour les systèmes de secours des centres de données, en remplacement des groupes électrogènes fonctionnant au diesel.
Le coût des piles à hydrogène a sensiblement reculé ces dernières années, au point de devenir une alternative économique aux groupes électrogènes traditionnels, explique Mark Monroe, principal ingénieur architecte des infrastructures des datacenters.
L'intérêt d'un tel système est qu'il pourra générer de l'hydrogène stockable lors des épisodes de fortes productions d'énergies renouvelables (solaires ou éoliennes) qui sera ensuite consommé via les piles à combustible selon les besoins.
Le principe est donc dynamique et très différent de celui des groupes électrogènes classiques, encombrants et ne fonctionnant que durant un temps très court dans leur cycle de vie.
Mais la difficulté reste de savoir la production, le stockage et la consommation de cette énergie à une échelle suffisante et avec un bon niveau de fiabilité. La pile à combustible repose par exemple sur le principe PEM (membrane échangeuse de protons) qui a l'avantage d'avoir un temps de démarrage court, élément essentiel pour pouvoir servir de système de secours.
Le système expérimental génére une puissance de 250 kW et est capable d'alimenter 10 racks de serveurs. Testé d'abord durant 24 heures l'an dernier, il a été poussé avec succès à un fonctionnement de 48 heures continues durant le mois de juin.
L'étape suivante sera de monter un système de pile à hydrogène générant 3 Megawatts, soit l'équivalent des groupes électrogènes au diesel épaulant les datacenters Azure en cas de panne électrique.
Ces expérimentations de Microsoft à l'échelle d'un datacenter et en liaison avec le réseau électrique pourraient par ailleurs contribuer à développer plus largement et à plus grande échelle la filière hydrogène en montrant comment l'intégrer dans une infrastructure de production d'électricité, en complément d'autres ressources, et qui pourrait participer à la réduction des émissions carbonées.