La vague de restructuration mondiale de Microsoft n'épargne pas l'Hexagone. Le géant de la tech, malgré des bénéfices records et une position de leader sur le marché, a confirmé la suppression d'environ 200 postes en France. Ce plan de départs, qui représente 10% des effectifs locaux, est mené alors même que l'entreprise justifie ces coupes par la nécessité d'investir massivement dans l'avenir.

Pourquoi ces licenciements alors que Microsoft se porte si bien ?

Le paradoxe a été reconnu par le PDG Satya Nadella lui-même, qui a admis "l'incertitude et l'apparente incohérence" de la situation. Formellement, ces réductions ne sont pas imposées en raison de problèmes économiques, mais plutôt par un changement stratégique radical. Microsoft souhaite évoluer d'une « usine de logiciels » vers un « moteur d'intelligence ». Le concept est de réallouer les ressources et les compétences vers les secteurs jugés prioritaires : l'intelligence artificielle et le cloud. En définitive, la compagnie se réorganise en vue de la compétition en matière d'IA, même si cela implique la suppression de postes dans des domaines moins prioritaires.

Comment Microsoft procède-t-il en France ?

Pour s'adapter au droit du travail français, plus protecteur qu'aux États-Unis, Microsoft n'a pas recours à des licenciements secs. L'entreprise a opté pour une rupture conventionnelle collective (RCC). Ce dispositif permet une rupture de contrat de travail à l'amiable et ne nécessite pas de justification économique. Selon une source syndicale, ce mécanisme est jugé "plus protecteur pour les salariés" que les méthodes employées dans d'autres pays. Ce n'est pas une première : un plan similaire avait déjà concerné 209 salariés en 2023, principalement dans les départements marketing et ventes.

Quelle est l'ampleur de cette restructuration ?

Les 200 départs en France ne sont que la partie visible de l'iceberg. Ils font partie d'une stratégie à l'échelle mondiale conséquente dévoilée en deux phases, en mai et juillet 2025, qui prévoit environ 15 000 suppressions de postes à travers le globe, ce qui représente plus de 6% des effectifs globaux de la société. Cette approche met en évidence une tendance marquante dans le secteur technologique : même les sociétés les plus prospères et influentes, à l'image de Microsoft qui possède la deuxième plus importante capitalisation boursière mondiale, ne se privent pas de procéder à des réductions drastiques pour maintenir leur compétitivité en matière d'innovation.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qu'entend-on par rupture conventionnelle collective (RCC) ?

C'est une mesure du droit français autorisant la résiliation de plusieurs contrats d'emploi de manière conjointe par l'employeur et les employés. À l'opposé d'un plan de licenciement pour raisons économiques, elle ne doit pas être motivée par des problèmes financiers et est basée sur le principe du volontariat.

Quels secteurs étaient concernés par les précédents départs en 2023 ?

La précédente rupture conventionnelle collective chez Microsoft France en 2023 avait principalement touché les départements marketing, ventes et partenariat. Les secteurs visés par le plan de 2025 n'ont pas été détaillés.

Pourquoi Microsoft licencie alors que l'entreprise gagne beaucoup d'argent ?

Le PDG Satya Nadella justifie ces décisions par la nécessité d'une transformation stratégique. Dans l'optique de se préparer pour l'avenir, la société redirige ses ressources financières et humaines vers l'intelligence artificielle et le cloud, même si cela nécessite une diminution des effectifs dans d'autres secteurs.