Le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft est-il remis en cause ? Depuis son annonce, le rachat fait l'objet d'une vaste campagne de critiques et de tentative d'intimidation de la part de Sony, principal concurrent de la marque sur le marché du jeu vidéo.

Sony estime que le rachat entrainerait un déséquilibre du marché et se plaint du fait de risquer de perdre un accès à Call of Duty, une franchise présentée comme capitale pour l'écosystème PlayStation. Malgré le fait que Microsoft ait annoncé que Call of Duty resterait sur PlayStation tant que le franchise existera, Sony n'en démord pas et met tout en oeuvre pour faire capoter le rachat, quitte à contacter directement les différents régulateurs.

Un premier avis défavorable en Europe

La Commission Européenne vient ainsi de partager un avis préliminaire qui se veut défavorable au rachat d'Activision Blizzard. Un rapport met en lumière plusieurs inquiétudes, et Microsoft dispose désormais de 90 jours pour apporter des réponses et des engagements pour rassurer la Commission.

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Selon le rapport, le rachat pourrait sensiblement réduire le jeu de la concurrence sur le marché de la distribution de jeux vidéo pour consoles et PC, y compris les services d'abonnement de Jeux vidéo ou de Cloud Gaming.

La Commission souligne que le rachat permettrait à Microsoft de "verrouiller l'accès aux jeux vidéo, notamment à des titres emblématiques à succès comme Call of Duty". On sent bien ici l'intervention de Sony en coulisses.

Des inquiétudes qui vont au delà du seul secteur du jeu vidéo

En conséquence, le régulateur craint que l'opération de rachat n'entraine une réduction du jeu de la concurrence, y compris sur le marché des systèmes d'exploitation pour PC. La commission fait ainsi un lien entre le rachat et la combinaison possible des jeux Activision Blizzard à l'écosystème Windows associés à des exclusivités qui décourageraient alors les utilisateurs d'acheter des PC ne fonctionnant pas sous Windows.

Les inquiétudes concernant la concurrence ne sont donc pas uniquement portées sur le marché du jeu vidéo et des consoles, mais également plus globalement sur les systèmes d'exploitation.

Rappelons que Microsoft est également bousculée au Royaume-Uni. La Commission Européenne donnera sa décision finale le 23 mars prochain.