Après une première officialisation au mois de février, qui a permis de donner les grandes lignes de la toute nouvelle interface et de préparer l'arrivée de services spécifiques, suivi d'une présentation développeurs mettant en avant la souplesse de la plate-forme et la rapidité de développement des applications mobiles grâce aux technologies XNA et Silverlight, c'est une nouvelle fois au mois d'octobre ( après le lancement de Windows Mobile 6.5 en octobre 2009, ce qui n'est pas si vieux ) que Microsoft lance sa plate-forme mobile Windows Phone 7.
Si la précédente mouture était surtout une version de transition, destinée à amorcer l'évolution stratégique consistant à moins miser sur le secteur professionnel et à offrir plus de polyvalence, Windows Phone 7 constitue une vraie rupture par rapport au système Windows Mobile 6.x.
Steve Ballmer, depuis New York, s'est attaché à définir une nouvelle fois les atouts de son nouveau système d'exploitation mobile : proposer une expérience totalement tournée vers l'utilisateur avec l'affichage de ses contenus et une ergonomie qui réduit le nombre de manipulations, grâce à des applications interconnectées aux contenus ( pour les partager, par exemple ) et au fameux système de hubs thématiques, rassemblant l'information disponible sur un sujet donné ( musique, jeux mobiles, réseaux sociaux... ).
A cette plate-forme mobile est associé un hardware soigneusement défini qui assure une fluidité sans faille de l'interface, une réactivité au lancement des applications et des performances de terminaux haut de gamme...au prix ( grâce à des partenariats avec les opérateurs ) de téléphones d'entrées ou de milieu de gamme. Preuve en est les premières annonces chez les opérateurs français, qui débutent à 29 €
Eric Boustouller, président de Microsoft France, a justement mis en avant cet aspect de partenariat pour Windows Phone 7, qui n'est pas forcément aussi bien cultivé sur d'autres plates-formes ( ce qui crée des tensions ), partenariat qui va jusqu'au partage de revenus sur les applications mobiles, un point sensible qui incite actuellement les opérateurs à monter leurs propres alternatives.
Côté applications, justement, ce sont 300 éditeurs qui font leurs gammes pour le Marketplace français. A son lancement, environ 200 applications seront disponibles mais Microsoft prévient : pas question de se lancer dans la course du plus gros portail, comme un App Store ou un Android Market.
Ici, on vise à terme de disposer d'un catalogue de 10 000 à 20 000 logiciels de qualité et adaptés à la plate-forme. Cela pourra notamment passer par des applications reprenant le système de hubs de Windows Phone 7, pour proposer une expérience cohérente.
Du côté des objectifs de vente de terminaux, on est peu disert sur Microsoft. La plupart des analystes sont pessimistes quant au succès de Windows Phone 7, qui arrive bien tard sur le marché des smartphones et alors que d'autres acteurs ont atteint une vraie maturité ou sont sur le point de l'obtenir.
Aussi, personne n'ose avancer de prévisions chiffrées : Eric Boustouller s'est contenté de rappeler que le marché des smartphones progressait très rapidement et que si Microsoft pouvait en capter une partie non négligeable, ce sera déjà une réussite.
La course se joue sur le long terme et Microsoft reste humble sur cette première phase de Windows Phone 7 en n'essayant pas de briguer d'entrée de jeu la première place sur le marché, même si de gros efforts, notamment marketing, seront consentis. C'est que le plus dur ( la reconquête du public ) reste à faire...