"Soit on boit la tasse, soit on surfe sur la vague". C'est par cette formule que le ministre de la Fonction publique, David Amiel, a lancé ce 22 octobre l'expérimentation de "l'Assistant IA" de l'État. Pour éviter de "boire la tasse" face aux géants américains, le gouvernement a choisi de s'appuyer sur la pépite française Mistral AI.
10 000 agents de huit ministères vont tester pendant huit mois ce nouvel outil, conçu pour être une alternative souveraine à l'utilisation "clandestine" de ChatGPT dans les services.
À quoi va servir cet "Assistant IA" ?
Il s'agit d'un chatbot, dans sa forme actuelle. Les 10 000 agents volontaires pourront l'utiliser pour des tâches textuelles classiques : poser des questions, obtenir des synthèses de documents, ou rédiger des brouillons.
L'outil, développé par la DINUM, utilise un modèle fourni par Mistral AI. L'objectif est double : d'une part, fournir un outil sécurisé et souverain, et d'autre part, évaluer les cas d'usages concrets avant un éventuel déploiement généralisé en juin 2026.
Pourquoi ce choix de Mistral AI est-il si stratégique ?
L'État ne s'en cache pas : il s'agit d'une question de souveraineté. Le ministre David Amiel a martelé la nécessité de "faire de la commande publique le bras armé de la politique économique". Alors que l'utilisation d'outils américains pose des problèmes de confidentialité, le choix de Mistral AI est un acte politique fort. Il vise à soutenir une filière française et européenne, et à garantir que les données des administrations ne quittent pas le territoire.
Stéphanie Schaer, la directrice de la DINUM (Direction interministérielle du Numérique), a souligné que l'usage d'outils open source et souverains était devenu un "cheval de bataille".
Quel est le coût et les prochaines étapes de ce projet ?
Le ministre a évoqué un coût de 300 000 euros pour les seules infrastructures de sécurité et de déploiement, précisant que le coût "par utilisateur" (le contrat avec Mistral) était "largement moindre". L'expérimentation de huit mois sera suivie de près.
Les agents testeurs, principalement issus des ministères de la Justice et de Bercy, pourront faire des retours pour faire évoluer l'outil. L'ambition, à terme, est de connecter cet assistant aux bases documentaires internes de chaque service pour le rendre encore plus pertinent.
Foire Aux Questions (FAQ)
Les 10 000 agents sont-ils obligés d'utiliser cet outil ?
Non, les 10 000 agents concernés sont volontaires. Ils bénéficieront de guides et de séances de formation pour les accompagner dans la prise en main de l'outil.
Cet assistant est-il disponible pour les mairies ou les hôpitaux ?
Pas pour l'instant. L'expérimentation se concentre sur huit ministères (dont la Justice et Bercy). Concernant les agents de la fonction publique territoriale et hospitalière, le ministre a indiqué que "les discussions sont en cours".
Qu'est-ce que la DINUM ?
La DINUM est la Direction Interministérielle du Numérique. C'est le service de l'État français chargé de piloter la transformation numérique de l'administration et de développer des services publics numériques souverains et efficaces.