Le journal Les Echos avait vu juste en début de semaine en prédisant l'officialisation de l'accord de mutualisation qui va lier les réseaux mobiles de SFR et Bouygues Telecom sur une partie du territoire français.
Les deux opérateurs comptent mettre leurs ressource en commun sur une zone correspondant à 57% de la population représentée par l'ensemble du territoire hors les 32 plus grosses agglomérations de plus de 200 000 habitants et les zones blanches, les zones les plus denses n'étant pas partagées.
La mutualisation va nécessiter la création d'une co-entreprise qui va gérer "le patrimoine de sites radio mis en commun" et portera sur les technologies 2G, 3G mais aussi 4G (selon le principe du RAN-Sharing). Pour prévenir les critiques de rapprochement déguisé, le communiqué précise que les deux opérateurs conservent leur autonomie et leur indépendance commerciale et tarifaire, chacun conservant "la maîtrise de son coeur de réseau et de ses fréquences".
Prévention encore, les deux opérateurs indiquent que l'accord de mutualisation est conçu "dans la lignée des nombreux dispositifs du même type déjà mis en oeuvre dans d'autres pays européens" et que, s'il est mis en service dès maintenant, le réseau partagé proprement dit sera finalisé d'ici 2017.
Depuis l'amorce des discussions en juillet 2103, ce projet de mutualisation désormais officiel a fait couler beaucoup d'encre alors que la fusion entre opérateurs reste un sujet tabou pour les autorités de régulation qui font valoir tout le chemin parcouru pour avoir quatre acteurs sur le marché français.
Les réactions d'Orange et de Free Mobile, ce dernier étant contre cette mutualisation sauf à pouvoir y entrer, risquent de ne pas se faire attendre. Le partage des réseaux mobiles va permettre aux deux opérateurs SFR et Bouygues Telecom de réduire leurs coûts et d'optimiser leur couverture.
Cette mise en commun des infrastructures va-t-elle créer le déséquilibre annoncé ? Elle pourrait en tous les cas réactiver les projets de rapprochement entre opérateurs, même s'il restera difficile d'obtenir les autorisations des régulateurs dans la plupart des scénarios imaginés.