Lorsque les colons sont arrivés en Amérique, ils ont décimé une grande partie des tribus natives du continent simplement en apportant des maladies inconnues de ces peuples. Par la suite, des maladies anodines pour certains peuples ont été utilisées comme de véritables armes chimiques.
La NASA souhaite éviter de reproduire ces tragédies, notamment lors des missions à destination de planètes pouvant abriter une quelconque forme de vie. L'objectif est double : ne pas contaminer une zone vierge évitera de repérer une forme de vie finalement issue de la Terre, et les écosystèmes s'ils existent seront protégés de toute agression inconnue. Et dans le sens inverse, si des hommes venaient à revenir de Mars, il faudra éviter qu'ils ne contaminent notre Terre avec un hypothétique virus mortel.
Pour cela, l'agence spatiale américaine doit définir non seulement quels organismes sont capables de survivre lors des trajets dans l'espace, mais aussi comment les supprimer correctement. Des études sont donc menées au bord de l'ISS.
On pensait ainsi au départ qu'aucune forme microbienne provenant de la Terre ne pouvait survivre à un voyage dans l'espace. Une idée réfutée par des analyses menées dans la Station Spatiale Internationale. Des chercheurs ont ainsi démontré que certains microbes sont bien plus résistants que prévu et que deux en particulier pourraient survivre jusqu'à l'atterrissage sur une autre planète de notre système solaire.
L'ISS a mené des expériences sur le Bacillus Pumilus qui s'est montré résistant aux conditions proposées dans l'espace, ainsi qu'aux techniques de décontamination des vaisseaux spatiaux reposant sur la radiation UV et le peroxyde d'hydrogène. Testées dans des conditions similaires à celles trouvées sur Mars, la plupart des spores de Baccilus Pumilus SADR-032 ont survécu au-delà de 18 mois.
Une autre spore, le Bacillus Subtilis 168 a été fixé sur de l'aluminium et exposé au vide de l'espace pendant plus d'un an. Pendant ce temps, les spores ont été exposées aux radiations solaires et aux forts écarts de température avant d'être placées dans un simulateur reproduisant les conditions de Mars. La plupart des microbes sont morts, principalement ceux protégés de la lumière par les microbes de la couche supérieure la plus exposée au soleil. Cela suggère que des spores pourraient facilement se retrouver sur Mars s'ils venaient à être protégés du soleil pendant le trajet.
Enfin, une troisième expérience a été menée avec un objectif différent : déterminer comment des organismes peuvent survivre sur des météorites et atterrir sur des planètes, une théorie appelée Lithopanspermie souvent avancée par des scientifiques pour expliquer comment la vie a pu atterrir sur Terre.
Le processus prend généralement des centaines d'années. Les scientifiques ont choisi des organismes parmi les plus résistants aux conditions les plus extrêmes et les ont placées dans un environnement de test. Certains ont démontré qu'ils étaient capables de survivre dans l'espace, mais l'expérience n'a pas duré assez longtemps pour confirmer la théorie. Il a toutefois été démontré que contrairement à la pensée commune, beaucoup de microorganismes semblent plus adaptés que prévu à la survie dans l'espace.
La NASA devra donc trouver des solutions efficaces pour éviter de contaminer Mars , et les scientifiques prendre en considération qu'un jour, un organisme extra terrestre puisse se présenter comme une menace lors du retour d'une mission spatiale.