La conquête de l'espace lointain ne pourra se faire que si l'on développe des technologies capables de propulser des hommes à une vitesse suffisante et avec une quantité d'énergie restreinte. Ainsi, on sait déjà qu'il faudra de nouvelles fusées plus puissantes pour envoyer des hommes et de l'équipement vers Mars, mais pour l'instant aucune solution concrète n'est encore disponible pour aller au-delà.
La NASA étudie toujours la technologie des moteurs ioniques, qui pourraient être déployés pour les prochaines missions lunaires et martiennes. L'Agence a annoncé avoir réalisé une étape importante dans le développement de ce type de moteur.
Aerojet Rocketdyne, qui est en charge du développement, a annoncé avoir réussi les premiers tests d'intégration des moteurs ioniques. La prochaine étape sera donc la finalisation et la vérification de la conception.
Contrairement aux moteurs traditionnellement utilisés qui exploitent un combustible, les moteurs ioniques consistent à charger des particules de gaz xénon en électricité puis à les accélérer à une vitesse qui dépasse les 140 000 km/h. Les moteurs ioniques équipent déjà des sondes comme Dawn depuis des années, mais leur conception à des dimensions plus larges pose encore problème.
La NASA avait déjà passé un cap en dépassant les 50 000 heures de test continu sur un propulseur ionique en laboratoire. Sur 5 années continues, le réacteur avait consommé 870 kg de xénon quand un réacteur traditionnel aurait consommé 10 000 kg de propergol.
Ce type de réacteur a aussi ses limites : il ne fonctionne que dans des conditions de vide et ne peut ainsi pas servir à décoller d'une planète disposant d'une atmosphère. Leur accélération est également très faible : il faut plusieurs mois pour atteindre la vitesse de croisière.