Avec les missions Artemis qui prévoient d'établir une présence humaine durable sur la Lune, la gestion des déchets spatiaux devient un enjeu majeur. Quatre astronautes génèrent environ 2 500 kg de déchets par an - un vrai casse-tête logistique et un désastre écologique majeur en perspective si aucune solution n'est trouvée.
"Opérer de manière durable est essentiel pour nos missions lunaires", explique Amy Kaminski de la NASA. Les solutions actuelles de l'ISS (incinération ou retour sur Terre) ne seront pas viables pour les bases lunaires permanentes.
Les règles du jeu
Le concours se déroule en deux volets distincts :
- Prototype physique : 1,4 million de dollars pour le meilleur système de recyclage réel
- Jumeau numérique : 600 000 dollars pour la meilleure simulation virtuelle
Les participants peuvent tenter leur chance dans une ou les deux catégories. Les projets seront évalués sur leur innovation, leur efficacité énergétique et leur applicabilité à la fois dans l'espace et sur Terre.
Une compétition ouverte à tous
Fait rare pour la NASA : ce concours n'est pas réservé aux scientifiques ou ingénieurs. Tout citoyen majeur peut participer, quelle que soit sa nationalité (sauf pays sous embargo américain).
"Nous voulons profiter de la créativité du plus grand nombre", déclare Kim Krome, responsable du programme. Les équipes ont jusqu'au 31 mars 2025 pour soumettre leurs projets via le site officiel de la NASA.
Des retombées terrestres inattendues
Les solutions développées pourraient révolutionner le recyclage sur Terre :
- Technologies plus compactes pour zones isolées
- Procédés moins énergivores
- Réduction des déchets toxiques
Un bel exemple de technologie spatiale au service de l'écologie terrestre. La NASA promet d'ailleurs de partager les découvertes avec la communauté scientifique mondiale.
Des enjeux énormes
La NASA précise que les déchets à envisager sont principalement "des emballages alimentaires, des vêtements jetés et des matériaux d'expérimentation scientifique."
Avant que la colonie ne dispose d'une unité de production de végétaux de subsistance sur place, impossible d'envisager le compost comme moyen de recyclage des déchets organiques.
La NASA désignera les gagnants du concours d'ici deux mois, puis entrera dans la seconde phase du projet, à savoir la numérisation du projet retenu, soit "la conception d'une réplique virtuelle d'un système complet de recyclage des flux de déchets solides sur la surface lunaire et de fabrication de produits finis". La phase suivante étant la mise en production et les tests grandeur nature.