Deux experts en robotique, les professeurs Ronald Arkin et Noel Sharkey débattront prochainement de l'efficacité et de la nécessité des robots sous diverses formes. Le débat se tiendra lors d'une convention des Nations Unies abordant la question des armes conventionnelles (CCW), devrait alors être abordé le sujet de l'utilisation des robots tueurs dans les conflits armés.
C'est la première fois que les robots tueurs ou les systèmes d'armes létales automatisés seront abordés dans le CCW. Il faut dire que la question est de plus en plus pertinente depuis l'apparition des drones entièrement automatisés et l'utilisation toujours plus importante de la robotique dans le domaine de la défense ou au service de l'armée.
Un robot tueur est une arme entièrement autonome qui peut sélectionner une cible et l'attaquer sans aucune intervention humaine. Il n'existe actuellement aucun robot de ce genre à l'heure actuelle, mais les avancées technologiques les rapprochent. Les Nations Unies devront donc débattre de leur usage, ou même de la question de leur fabrication avant que des robots de ce genre ne soient développés.
Pour les partisans des robots tueurs, les lois actuelles régissant les conflits sont suffisantes à gérer tout problème pouvant émerger de leur utilisation. Ils espèrent ainsi pouvoir obtenir des autorisations pour leur utilisation, mais pas un bannissement.
Du côté des détracteurs, on affiche une peur de voir la machine se retourner contre l'homme ou laisser une porte ouverte au piratage et à la mobilisation d'armées privées robotiques amenant la multiplication des conflits. On indique ainsi que " Les systèmes d'armes autonomes ne peuvent pas garantir qu'elles se plieront aux lois internationales".
Pour les gouvernements, les robots armés représentent un véritable atout : ils limitent les pertes humaines, ne nécessitent aucune formation couteuse ni salaire, ils sont disponibles et opérationnels en permanence, ne sont jamais malades, fatigués ou diminués, mais ils ne partagent également aucune information avec l'ennemi, sont fiables et peuvent rester infiltrés pendant des mois en territoire ennemi en attendant le moment venu.
La question des drones reste à part et ne devrait pas être débattue puisque ces derniers nécessitent encore un opérateur à distance pour valider des frappes. Néanmoins, le sujet pourrait faire surface très rapidement, puisque la Grande-Bretagne réalisait il y a quelques semaines les tests de son Taranis, un drone armé entièrement autonome, tout comme Dassault avec son nEUROn.