La startup Neuralink d'Elon Musk a fait parler d'elle en début d'année en réalisant la pose d'un implant cérébral sur un patien paralysé, lui redonnant la possibilité de manipuler un clavier et une souris par la pensée.
La course est engagée pour ce type d'implant qui doit redonner des fonctions perdues ou absentes à des patients, avant d'en ajouter éventuellement à des personnes sans défaillances physiques dans la perspective de créer une interface cerveau-machine (ICM) permettant de gérer des systèmes électroniques complexes plus efficacement qu'avec les interactions actuelles (clavier, voix...)
Plusieurs startups travaillent sur le sujet et celle qui offrira des progrès le plus rapidement a de bonnes chances de s'imposer ultérieurement sur le marché. Neuralink a donc tout intérêt à multiplier les essais pour améliorer ses implants et gagner ses galons.
Un deuxième patient avec implant Neuralink
Le premier essai d'implant cérébral avait bien fonctionné mais avec quelques déboires, les filaments portant les électrodes ayant tendance à se rétracter des zones cérébrales et à ne plus capter les signaux électriques du cerveau.
Neuralink avait indiqué avoir travaillé sur le design de son implant cérébral pour résoudre ces problèmes mais il lui faut tester ses solutions, sous la supervision de la FDA (Food & Drug Administration) qui délivre les autorisations.
De fait, Elon Musk, son dirigeant, a annoncé qu'un second patient avait été opéré ces derniers jours et avait reçu à son tour un implant cérébral. Ce nouveau patient présente le même profil que le premier, avec un cisaillement de la moelle épinière qui l'a rendu paralysé.
L'implant doit lui permettre de piloter un clavier et une souris par la pensée jusqu'à des niveaux de réaction similaires à ceux d'une personne valide. Le milliardaire n'a pas donné beaucoup de détails sur l'opération mais a souligné que 400 des électrodes du dispositif (qui en compte en principe 1024) sont opérationnelles, ce qui constitue un bon résultat et va permettre de mettre à l'épreuve les modifications techniques réalisées sur l'implant.
Essai / erreur, la stratégie Elon Musk
Lors d'un podcast présentant ces avancées, le premier patient Noland Arbaugh a témoigné des progrès et des capacités de contrôle par la pensée de systèmes informatiques grâce à son implant dont pourtant seules 10 à 15% des électrodes fonctionnent.
Quelques mois après l'opération, Neuralink avait relevé que des filaments s'étaient rétractés, entraînant une affaiblissement des signaux électriques reçus et interprétés. Des modifications logicielles ont cependant permis de compenser cette conséquence post-opératoire qui a également ouvert des pistes pour des améliorations du dispositif.
Neuralink indiquait plus tôt dans l'année vouloir poser des implants cérébraux sur une petite dizaine de patients cette année afin d'améliorer ses techniques de pose des filaments fins comme des cheveux à l'aide d'un robot-chirurgien spécialisé.