Lancée ce mois-ci, la Nintendo Switch 2 est déjà sous le feu des projecteurs, notamment concernant son écran. Des utilisateurs et des testeurs expérimentés rapportent un phénomène de flou visuel. Des analyses approfondies, publiées le 25 juin 2025, confirment que le temps de réponse de l'écran LCD de la Switch 2 est étonnamment plus lent que celui du modèle original. Ce constat amène des questions sur les compromis faits par Nintendo pour sa nouvelle console hybride, malgré des améliorations notables par ailleurs, telles qu'une résolution et un taux de rafraîchissement supérieurs.
Pourquoi l'écran de la Switch 2 est-il jugé plus lent ?
Les premiers tests de l'écran de la Nintendo Switch 2 révèlent une surprise de taille : sa réactivité est en deçà des attentes. Selon Hardware Unboxed (Monitors Unboxed), l'écran de la Switch 2 est environ 36% plus lent que celui du modèle original à 60Hz. Cela se traduit par un temps de réponse d'environ 30 millisecondes, un chiffre élevé qui ne permet pas à l'écran de passer d'une couleur à l'autre assez rapidement pour afficher un mouvement fluide. Un autre testeur, Chimolog, a mesuré un temps de réponse moyen de 17,06 ms, avec des pics allant jusqu'à 27,46 ms, le plaçant en dernière position face à une pléthore de moniteurs gaming à 60 Hz et 75 Hz. Ce décalage entraîne un effet de "smearing" ou de "ghosting", où les images en mouvement laissent une traînée, rendant l'affichage visiblement flou, une gêne pour l'expérience de jeu.
Quelles sont les conséquences de cette lenteur pour l'expérience de jeu ?
Cette lenteur de l'écran a des répercussions directes sur la perception des jeux. Même si la Switch 2 peut atteindre un taux de rafraîchissement de 120Hz, les tests à 60Hz montrent déjà un problème de conformité. Cela signifie que l'écran n'arrive pas à suivre le rythme des images envoyées par la console, créant un goulot d'étranglement qui annule une partie du bénéfice des performances brutes de la console. Les jeux affichant 60 images par seconde (FPS) ne sont pas projetés avec précision car les pixels ne peuvent pas physiquement changer de couleur assez vite. Pour compliquer les choses, Nintendo n'utilise aucune technique courante pour améliorer la clarté de mouvement, comme l'overdrive, une méthode jugée "essentielle" sur les écrans IPS LCD modernes. L'absence d'une raison officielle derrière ce choix mène à la spéculation : il pourrait s'agir d'un compromis visant à préserver l'autonomie de la batterie, d'autant plus que la Switch 2 présente déjà une autonomie inférieure à celle de l'originale.
L'écran de la Switch 2 n'a-t-il que des défauts ?
Malgré le point noir des temps de réponse, l'écran de la Nintendo Switch 2 n'est pas sans qualités. Il affiche une définition Full HD (1080p) et peut atteindre un taux de rafraîchissement de 120 Hz, des améliorations bienvenues. Comparée au Steam Deck de Valve, la Switch 2 se targue même d'une résolution et d'un taux de rafraîchissement supérieurs. D'autres tests indiquent que l'écran excelle sur des aspects comme le contraste (1309:1), l'uniformité de la luminosité (1,54%), la luminosité maximale (303 cd/m²) et la couverture des espaces colorimétriques (100% sRGB, 99,6% DCI-P3). Le processeur personnalisé de la console, décrit par Jensen Huang de Nvidia comme "différent de tout ce que nous avons construit auparavant", permet d'ailleurs des framerates plus élevés grâce à des technologies comme le DLSS. Un bémol, cependant, concerne la lisibilité du texte, affectée par une disposition "RGB spéciale" des diodes, rappelant les problèmes rencontrés sur certains écrans OLED.
Ce compromis affectera-t-il les ventes de la console ?
Curieusement, malgré ces faiblesses d'affichage, le succès commercial de la Nintendo Switch 2 est fulgurant. La console a déjà battu un record mondial en s'écoulant à 3,5 millions d'unités en seulement quatre jours, devenant ainsi la console Nintendo la plus rapidement vendue de l'histoire. Cette performance impressionnante s'explique en grande partie par le monopole de Nintendo sur ses propres jeux. Les joueurs désireux de profiter des titres exclusifs de la marque n'ont guère le choix et doivent accepter les performances de l'écran, même si elles sont perfectibles. L'espoir de nombreux fans et analystes réside désormais dans l'arrivée d'une future version OLED de la Switch 2. Le modèle OLED de la Switch originale avait déjà démontré une nette supériorité en termes de temps de réponse. Des rumeurs circulent d'ailleurs selon lesquelles Nintendo serait déjà en pourparlers avec Samsung pour un tel modèle, ce qui pourrait définitivement corriger ce "vilain" défaut d'affichage et offrir une expérience visuelle à la hauteur des autres avancées de la console.
FAQ
-
Qu'est-ce que le temps de réponse d'un écran ?
Le temps de réponse d'un écran correspond au temps qu'il faut aux pixels pour changer de couleur. Un temps de réponse lent peut provoquer un flou de mouvement ou des "images fantômes" (ghosting) lorsque des objets se déplacent rapidement à l'écran. -
Pourquoi Nintendo n'a-t-il pas utilisé l'overdrive ?
L'overdrive est une technique logicielle courante qui aide les écrans LCD à accélérer leurs temps de réponse. La raison exacte de l'absence de cette fonctionnalité sur la Switch 2 n'est pas officielle, mais des spéculations suggèrent un choix visant à optimiser l'autonomie de la batterie. -
La Switch 2 a-t-elle quand même des avantages par rapport à l'originale ?
Oui, malgré son écran plus lent, la Switch 2 offre une définition plus élevée (1080p), un taux de rafraîchissement de 120 Hz, une meilleure luminosité, un contraste et une colorimétrie supérieurs. Elle bénéficie également de la technologie DLSS de Nvidia pour des performances graphiques améliorées.
Source images : Monitor Unboxed