Les nombreuses informations ayant émergé des documents fournis à la presse par Edward Snowden sur les pratiques de la NSA en matière d'écoute et d'interception de données montrent que l'agence de renseignement est allée bien au-delà de ce qui lui était permis.
Le sacro-saint argument de la lutte contre le terrorisme a tendance à s'effriter et les juges commencent à considérer les actions de la NSA comme nocives pour les droits individuels des citoyens américains, ce qui devrait obliger le gouvernement à prendre position.
Mais la menace est aussi économique. En évoquant les écoutes et les accès indiscrets aux serveurs des grands groupes US, c'est la confiance qui est rompue entre ces derniers et leurs clients, et notamment quand des gouvernements étrangers, ou des sociétés dépendant de ces gouvernements, sont impliqués.
Les effets de cette méfiance ont commencé à se faire sentir chez plusieurs grandes sociétés américaines, parmi les équipementiers réseau ou chez les fournisseurs de solutions logicielles, au point que huit d'entre eux ont lancé un appel au gouvernement pour prendre des mesures encadrant mieux le fonctionnement de la NSA en matière de collecte des données, avec des moyens de contrôle accrus.
Les observateurs estiment déjà que le coût pour l'économie US devrait être lourd ces prochaines années, en contrats perdus ou relayés à des acteurs locaux sur les marchés où les groupes US sont présents.
Il est donc urgent de restaurer cette confiance dégradée par des mesures de renforcement de la sécurité, comme l'a annoncé Microsoft, mais aussi en poussant l'administration Obama à agir vite. Les dirigeants de plusieurs sociétés high-tech doivent ainsi rencontrer le président Obama ce mardi pour discuter de plusieurs sujets, dont celui de la surveillance par la NSA.
Ils demanderont une limitation des possibilités de la NSA en matière de surveillance et la mise en place de contrôles plus rigoureux afin de stopper les dérives rencontrées.