Oracle, déjà leader du marché des bases de données propriétaires, s'est emparé de la base open source MySQL en faisant l'acquisition de Sun Microsystems en 2009 mais dont l'opération n'a pu être finalisée que début 2010, après avoir accepté un certain nombre de concessions, notamment concernant sa pérennité.
Et ce nouvel atout dans le jeu d' Oracle va servir à un but précis : venir concurrencer Microsoft SQL Server sur le créneau des PME, là où les bases de données Oracle sont peu présentes. L'éditeur prévoir ainsi d'investir " à tous les niveaux " dans MySQL de manière à en faire une alternative plus compétitive face à la solution de Microsoft.
MySQL, arme contre Microsoft
Il va s'agir notamment d'enrichir les fonctionnalités de MySQL pour se rapprocher de la richesse de SQL Server et certaines d'entre elles devraient être dévoilées dès cette semaine. Après avoir pris pied sur le segment des bases de données haut de gamme, Oracle pourrait ainsi faire de MySQL une arme de séduction sur un créneau distinct.
Cette stratégie écarte a priori l'idée d'une dissolution de MySQL dans les offres propriétaires d' Oracle, un scénario craint par le régulateur européen. Ce dernier avait demandé une enquête complémentaire et a obtenu des garanties sans céder à la pression des autorités américaines, qui avaient rapidement donné leur feu vert dans la foulée de l'annonce de l'acquisition.
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MàJ 14/04/10 : Parce que le dossier MySQL est épineux et les doutes conséquents sur la réalité de la stratégie d'Oracle envers MySQL, voici la réaction de Roger Burkhardt, CEO d' Ingres, autre système de gestion de bases de données sous licence open source :
« Oracle a déjà revu à la baisse sa « Road Map » sur MySQL pour ne pas concurrencer son propre système de gestion de base de données. L’objectif est de convaincre les développeurs MySQL d’adopter les logiciels Oracle, malgré leurs coûts de licences élevés et les contraintes propriétaires imposées. Or MySQL n’a pas la robustesse et les fonctionnalités requises pour exécuter les propres applications Oracle en environnements de production ; et Oracle n’a pas l’intention de combler ces lacunes. Ils vont présenter MySQL et Glass fish comme leur vitrine Open Source afin de convaincre les clients d’acheter leurs logiciels de serveur d’applications et de bases de données, vendus à prix excessif, plutôt que des technologies Open Source parfaitement opérationnelles, comme celles d’Ingres et de JBoss.
Nous avons également remarqué la disponibilité d’outils de migration de MySQL vers Oracle avant même que l’acquisition soit finalisée, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir de la technologie. Ingres a beaucoup investi dans les outils de migration qui permettraient aux entreprises de se rendre indépendantes d’Oracle. Ces efforts et la forte implication de notre communauté se sont traduits par la mise à disposition récente d’outils de migration de nouvelle génération.
Dotés d’interfaces graphiques évoluées, ces outils sont bien plus intuitifs que les scripts disponibles jusqu’alors. Ils gèrent aussi bien la migration de tous les objets d’un schéma de base de données que les procédures de base de données complexes. Nos outils sont librement accessibles sur SourceForge : https://sourceforge.net/projects/ingresmigtools et via le site Web de la communauté Ingres : http://community.ingres.com/wiki/IngresMigrationToolSet
Les clients d’Oracle ne sont pas dupes des réelles intentions du groupe et recherchent des alternatives à la fois meilleur marché et plus flexibles. Récemment, PrimeKey, un grand spécialiste Open Source des infrastructures PKI, a fait migrer sa technologie en place vers Ingres Database après avoir réalisé que la solution d’Ingres est non seulement plus stable, mais accompagnée en plus de services d’assistance. Beaucoup d’ISV abandonnent Oracle/MySQL en faveur de solutions Open Source répondant à leurs besoins. Les ISV et intégrateurs système sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à vouloir travailler avec Ingres.
Convaincus que les entreprises seront de plus en plus nombreuses à adhérer aux standards ouverts, Ingres et les autres fournisseurs de logiciels Open Source ont toutes les chances de prospérer à mesure que les critères financiers et d’indépendance du fournisseur conditionneront davantage les décisions d’investissement. »