Les groupes Orange et Bouygues ont prévu d'annoncer éventuellement un accord de rapprochement autour du 31 mars qui signerait la fin de Bouygues Telecom et l'entrée de Martin Bouygues au capital de l'opérateur historique, tandis que les autres opérateurs récupéreront des ressources de l'opérateur télécom sacrifié.
Les deux principaux intéressés doivent tenir en fin d'après-midi les conseils d'administration qui valideront ou non leur alliance, même si la décision définitive pourrait prendre encore quelques jours. A quelques heures de cette échéance, Stéphane Richard, patron d'Orange, a encore rencontré Martin Bouygues pour finaliser la question de la valorisation et par extension de la participation de ce dernier au capital.
Avec une transaction valorisée à 10 milliards d'euros dont l'essentiel se fera par échange d'actions, c'est la valeur de l'action Orange qui est en jeu. L'Etat, actionnaire de référence, souhaite ainsi valoriser l'action au maximum pour éviter que Martin Bouygues ne se retrouve avec une présence trop forte.
L'Etat ne voulait à l'origine une montée au capital ne dépassant pas 9%, avec une cause dite de standstill empêchant Martin Bouygues d'aller plus avant.
Une partie des négociations des dernières semaines a consisté à lâcher du lest sur cette position pour envisager une participation de 12%, plus proche de l'objectif de 15% rêvé par le groupe Bouygues mais tout ne serait pas encore finalisé, relève le journal Le Monde qui note par ailleurs que Martin Bouygues n'aurait pas pu profiter du soutien d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie.
L'Etat actionnaire souhaiterait également que Bouygues prenne à sa charge "le surcoût social de l'intégration des salariés de Bouygues Telecom, une facture de plusieurs centaines de millions d'euros". Pendant ce temps, la répartition des actifs de Bouygues Telecom entre SFR et Free ne serait pas non plus totalement fixée.
Ainsi, Free, qui ne prévoyait de récupérer que quelques magasins de Bouygues Telecom, reprendrait finalement les 550 boutiques et les 2000 salariés correspondants.