Les parcs d'éoliennes situées à proximité des côtes ont-ils une influence sur les vents marins et les ouragans ? À cette question, deux théories s'affrontent, la première indiquant que les éoliennes seraient purement détruites, et l'autre affirmant qu'elles seraient capables de freiner les ouragans.
Une récente étude menée par des chercheurs de l'Université de Stanford et de l'Université du Delaware, sous la coupe de Mark Z. Jacobson indique ainsi que les parcs éoliens offshores seraient en mesure de ralentir les vents des ouragans avant qu'ils n'atteignent les terres.
Les turbines les plus massivement installées sont capables de supporter des vents allant jusqu'à 180 km/h. Lorsqu'un ouragan viendrait à passer au travers de ces fermes éoliennes, la puissance serait affaiblie et ses vents réduis à 150 km/h.
Selon une autre étude menée par les chercheurs de Carnegie Mellon publiée en 2012 et récemment mise à jour, les ouragans de catégorie 3 proposant des vents à 180 km/h seraient capables de détruire la moitié des éoliennes des parcs offshore. L'investissement de ces parcs dans les zones à risques serait ainsi trop dangereux, et trop couteux puisqu'il faudrait renforcer les éoliennes, y ajouter des batteries de secours pour limiter les surcharges, renforcer les moteurs et les pales... Pour finalement peu de rendements.
Les deux théories ne sont peut-être finalement pas si opposées puisque chaque étude a été réalisée selon un modèle différent. Dans le premier cas, le parc d'éolienne simulé était constitué d'un millier de turbines affrontant l'ouragan Katrina. Les chercheurs de Carnegie Mellon ont limité leur étude sur des parcs de 50 éoliennes seulement.
En outre, au mois de décembre 2013, l'ouragan Xaver qui a balayé une partie de l'Europe du nord a permis à l'Allemagne d'optimiser la production d'électricité issue de ses parcs éoliens. Un rendement suffisamment important pour entrainer une chute du prix de l'électricité dans le pays.
Xaver affichait des vents à 160 km/h de moyenne, avec des rafales atteignant les 200 km/h. La puissance éolienne disponible en Allemagne a ainsi grimpé jusqu'à un record de 27 000 MW, soit 80 % de la puissance théorique maximum de son parc total. À titre de comparaison, le pic de puissance aurait nécessité 15 centrales nucléaires par temps calme.
Malheureusement, il est impossible de dire dans ce cas précis si les parcs éoliens étaient suffisamment denses pour entrainer un ralentissement de l'ouragan et confirmer les théories évoquées plus haut. Néanmoins, l'exemple prouve que les éoliennes sont capables d'encaisser des vents d'une vitesse très élevée avant d'enclencher leur système de sécurité.