Tim Cook, patron d'Apple, affirmant encore il y a peu être dans l'incapacité d'aider la justice à accéder aux données présentes sur les iPhone même en cas de requête judiciaire, pourra-t-il encore longtemps tenir cette position ?
Cette réaction forte créée par les révélations apportées par Edward Snowden vis à vis des écoutes massives réalisées depuis des années par les services de renseignement a en effet conduit les grands groupes high-tech (Apple, Google, Facebook...) à mettre en place des défenses qui deviennent difficilement contournables par les autorités.
Si elles ne sont que la réponse à un espionnage qui a lui-même largement dépassé le cadre de la prévention des actes terroristes pour devenir systématique et servir d'autres intérêts, comme l'intelligence économique, les nouvelles mesures de protection des communications et des données personnelles font régulièrement l'objet de critiques de la part des représentants des agences gouvernementales.
Les attentats de Paris et les révélations selon lesquelles les auteurs et commanditaires ont communiqué entre eux via des outils de communication chiffrés constituent une aubaine pour dénoncer une pratique des sociétés high-tech et demander une nouvelle fois à ce qu'elles soient contraintes à fournir des accès à leurs systèmes.
Pour la sénatrice californienne Diane Feinstein, "[les terroristes de l'Etat islamique] utilisent des applications de communications qui ne peuvent être écoutées même avec un mandat, de sorte qu'ils disposent d'une sorte de moyen secret pour mener leurs opérations et gérer la logistique", ravivant les craintes de réveil de cellules dormantes sur le sol US capables de mener des attaques terroristes.
Les attentats de Paris vont sans doute accentuer une pression déjà forte pour obtenir d'une façon ou d'une autre des accès privilégiés, peut-être s'il le faut inscrits dans la loi, malgré la position d'équilibre atteinte et le refus d'installer des backdoors légales aux effets jugés contre-productifs pour la sécurité globlae.