Après l'euphorie d'un atterrissage annoncé comme réussi pour Philae, le petit module embarqué au bord de la sonde Rosetta qui visait à se poser sur la comète 67 P Tchourioumov-Guérassimenko, les scientifiques ont changé leur version des faits.
Malgré tout, l'ESA était alors lancée dans une véritable course visant à réaliser le maximum d'analyses pendant les 60 heures d'autonomie permises par le robot. Au terme de ce délai, on apprenait que Philae avait réussi à réaliser un forage de justesse, avant de se voir placée en veille en attendant une exposition plus favorable de ses panneaux solaires d'ici plusieurs mois alors que la comète se rapprochera du soleil.
Aujourd'hui, l'euphorie laisse place à la déception : finalement, le robot européen n'aurait pas réussi à réaliser son forage et a prélever les échantillons nécessaires à une analyse de la composition de la comète.
Néanmoins, si Philae ne nous apporte pas de nouvelles informations sur la comète, Rosetta nous en partage davantage sur la nature de l'eau de cette dernière.
Selon les mesures faites par la sonde en orbite, l'eau de la comète serait différente de celle que l'on peut trouver sur Terre. Ce qui laisse entendre que l'eau de notre planète proviendrait des astéroïdes, et non des comètes.
Le spectromètre de Rosetta a ainsi permis de déterminer que la signature atomique des molécules d'eau captées autour de la comète est très différente de celle se trouvant sur Terre : " Le ratio de deutérium par rapport à l'hydrogène est probablement le plus élevé de tous les corps du système solaire", il représenterait trois fois celui de l'eau sur Terre.
Ce ratio très élevé "signifie que la comète Tchourioumov s'est formée à très basse température, probablement au tout début du système solaire" soit, il y a 4,6 milliards d'années. Le ratio deutérium/hydrogène trouvé dans l'eau des astéroïdes se veut plus proche de celui de l'eau présente sur Terre.