Le bilan publié par le cabinet EY note une stabilisation du piratage des contenus audiovisuels sur l'année 2016 en précisant que "Le piratage des contenus audiovisuels en France représente un coût économique et social significatif (État, créateurs, diffuseurs, salariés) et ne diminue pas malgré le développement de l'offre légale, d'où l'importance de renforcer franchement les actions pour accroître la lutte contre le piratage".
Selon les estimations, 13 millions de Français ont consommé du contenu vidéo de façon illégale l'année passée, soit 27% des internautes. Le téléchargement direct représente encore le gros de ce type de consommation, devant le streaming tandis que le P2P tend à reculer. 2,5 milliards de contenus auraient ainsi été piratés l'année passée, ce qui a un impact sur la vente de DVD, la VOD ainsi que les chaines de télévision payantes.
On estime le préjudice à plus de 1,35 milliard d'euros, EY précisant que si l'on réinjectait cette somme dans l'économie légale, cela pourrait représenter 2000 emplois directs tout en générant 430 millions d'euros de recettes fiscales ainsi que 265 millions d'euros pour les ayants droit ainsi que pour soutenir la création de contenus.
Malgré tout, le piratage ne semble pas impacter la fréquentation des salles obscures. Le cabinet EY note malgré tout que pour lutter contre le piratage, la "fermeture isolée de sites illégaux ne suffit pas". Est particulièrement pointé du doigt le très populaire Zone-téléchargement, mis à terre par la gendarmerie nationale et revenu sur le devant de la scène quelques jours après.
Selon le cabinet, si les sanctions sont inefficaces, la valorisation de l'offre légale pourrait de son côté créer une réelle différence et amorcer un changement dans la consommation des utilisateurs.75% des utilisateurs se disent ainsi favorables à basculer vers une offre légale si elle se montre pertinente dans les contenus proposés et financièrement raisonnable et accessible. Rappelons que l'offre légale est encore et toujours actuellement lourdement handicapée par la loi dite de la chronologie des médias qui impose des délais importants entre les sorties en salles et les sorties DVD/VOD/ diffusion sur les chaines de télévision.