Une solution d'abord créée pour la gestion du trafic d'un fournisseur d'accès à Internet a finalement débouché sur une arme anti-P2P illégal. La société russe Pirate Pay est derrière la technologie de même nom qu'elle propose de mettre au service d'ayants droit pour la protection d'une œuvre pendant un temps donné sur les réseaux BitTorrent.
Pour les clients, il en coûte entre 12 000 et 50 000 dollars en fonction des ressources nécessaires à mettre en place pour la défense de l'œuvre. Les recettes de fabrication ne sont pas données mais l'un des responsables de Pirate Pay a donné quelques éléments de réponse à Russia Beyond The Headlines.
Andrei Klimenko explique que plusieurs serveurs sont utilisés pour établir une connexion avec tous les clients P2P qui distribuent une œuvre protégée. Puis, Pirate Pay envoie du trafic spécifique pour brouiller les adresses IP des autres clients et les déconnecter les uns des autres.
En somme, de quoi a priori semer la zizanie dans un essaim BitTorrent, c'est-à-dire tous les peers et sources qui partagent un même torrent. Si la technique ne fait pas mouche à tous les coups, Pirate Pay a déjà été sollicitée par Disney et Sony Pictures.
D'après les développeurs, sur une période de 30 jours, Pirate Pay a permis de bloquer 44 845 tentatives de téléchargement illégal pour le film " Vysotsky. Thanks to God, I'm Alive " lors de sa sortie dans les salles russes en décembre 2011.
La technique a en tout cas été jugée suffisamment digne d'intérêt pour que Microsoft y investisse 100 000 dollars.
Avant d'envisager un développement à l'international, Pirate Pay veut d'abord réussir son implantation sur le marché russe.