L'été 2022, avec ses canicules à répétition battant des records absolus dans plusieurs villes, a été particulièrement éprouvant pour la population et sonne comme un avertissement du changement climatique pour les années à venir.
Le gouvernement annonce dès à présent son plan canicule pour faire face aux chaleurs de l'été à venir avec un programme en 15 mesures pour "accompagner l'ensemble des Français, en particulier les plus vulnérables".
Elles sont en bonne partie des mesures de prévention pour adapter logement et comportement en cas de vague de chaleur mais elles comporteront aussi des listes d'îlots de fraicheur et de fontaines publiques dans les communes que devront communiquer les préfectures.
Les messages de prévention seront nombreux, dans les transports en commun, sur les grands axes routiers mais aussi pour prévenir de risques particuliers, comme celui de noyade ou bien associé au risque de feux de forêts.
Alerter, adapter, accompagner les plus fragiles
Le gouvernement pourra mobiliser le système d'alerte et d'information des populations FR-Alert pour envoyer des SMS sur les bons gestes à adopter dans les zones touchées par des vagues de chaleur.
Le plan canicule prévoit aussi un renforcement des équipes de RTE et Enedis pour parer au plus vite aux coupures d'électricité. Les jeunes effectuant leur service national universel (SNU) pourront être mobilisés pour assister les personnes les plus vulnérables et participer aux actions de sensibilisation du public.
Parallèlement, le gouvernement annonce des mesures pour assurer des locaux utilisables pour les examens sans souffrir d'"inconfort thermique", problème de plus en plus récurrent au moment du brevet, du bac et des grands examens.
Il y aura également des mesures prises pour l'aménagement des horaires des ouvriers sur chantier avec notamment des travaux lancés plus tôt tandis que les préfets pourront décider de l'annulation ou du report d'événements festifs.
Se préparer à une forte hausse générale des températures
Toutes ces mesures sont une préparation à une adaptation de plus long terme dans la perspective d'une forte hausse des températures moyennes d'ici 2100. Le nouveau plan d'adaptation au changement climatique (PNACC) abandonne la perspective d'un réchauffement de +1,5 à +2 degrés pour adopter celle d'une hausse de +4 degrés, au regard des dernières données et études disponibles.
Un tel scénario créerait des canicules non pas de quelques jours mais de plusieurs mois en été, notamment dans le Sud de la France, tandis que la moitié Nord serait plus exposée à des pluies très violentes.
La pression sur les écosystèmes serait très forte avec de gros impacts sur les forêts et une fonte quasi-totale des glaciers., tandis que le réchauffement de la température des mers et des océans constitue une bombe à retardement pour la vie marine et le changement climatique.
Pour y faire face, le gouvernement réfléchit aux mesures préventives et d'adaptation qui doivent être prises dès maintenant...mais qui vont représenter un coût de 2,3 milliards d'euros par an, "au minimum", selon le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
Les efforts de réduction des dépenses publiques, avec une demande de réduction de 5% des dépenses dans tous les ministères, pourra contribuer à alimenter cet effort mais il ne sera peut-être pas suffisant. Vers un nouvel impôt de la transition écologique ?